Si France 3 est la première à diffuser ce soir à 20 h 45 « The Artist », c’est qu’elle était la seule chaîne à croire au projet de Michel Hazanavicius. Elle a, en effet, était la seule a accepté de co-produire le film. « Je n’ai pas hésité, j’ai donné ma réponse à Michel Hazanavicius dans les cinq jours qui ont suivi. C’est surprenant de voir que la chaîne qui a financé les deux OSS 117 (M6, ndlr) a passé la main. Mais tant mieux pour nous […] On avait vu le talent de Michel Hazanavicius avec ces films, on savait que c’est un styliste hors pair et qu’il allait se réapproprier les codes du cinéma muet hollywoodien », a expliqué Daniel Goudineau, le directeur général de France 3 Cinéma dans une interview à 20minutes.
Si l’histoire a retenu que « The Artist » présenté au Festival de Cannes 2011 a offert à Jean Dujardin le Prix d’interprétation masculine et l’Oscar du meilleur acteur, à Bérénice Bejo celui de la meilleure actrice et à Michel Hazanavicius celui du meilleur film, on se souvient moins du prix remporté par Uggy. Ce petit chien qui interprète le rôle de Jack a, en effet, eu la « Palm Dog » qui récompense la meilleure prestation canine de la Croisette.
Afin de coller au plus près à l’esprit (et à la pudeur) des films des années 1920, Michel Hazanavicius a supprimé toutes les scènes équivoques entre Bérénice Bejo et Jean Dujardin. Aucun baiser, aucune étreinte passionnée, seule une scène de danse évoque leur amour. Mais, ce n’est pas la seule contrainte que le réalisateur s’est donnée : aucun zoom, n’a, par exemple, pas été utilisée pendant le tournage de « The Artist », cette technique n’existant pas à l’époque du film.
L’accent frenchy de Jean Dujardin semble être passé inaperçu pour les cinéphiles étrangers. Selon un sondage réalisé par Unifrance, qui fête cette année à Cannes ses 65 ans d'existence, une quart seulement des adeptes du cinéma savent que « The Artist » est un film français. La raison ? Dans leur imaginaire, un film tricolore doit être sentimental ET tourné à Paris.