Arrivée demi-finaliste dans l'émission Top Chef, Alexia Duchêne connaissait le monde de la cuisine bien avant de concourir sur le petit écran. Elle l'a fréquenté 8 ans exactement. Elle avait appris ses codes et son fonctionnement, et aiguisé son talent lors de plusieurs expériences. Expériences au fil desquelles elle a également été confrontée à une réalité brutale : le sexisme et le harcèlement. Et les cuisines étoilées ne font pas exception.
Lors d'une interview pour Melty, la jeune cheffe de 23 ans prend la parole sur le sujet : "Je n'ai vécu des trucs hyper cool dans les restos étoilés de Paris", confie-t-elle. "Les mecs qui te mettent la main au cul, qui te parlent mal... J'ai reçu des textos quand j'avais 15 ans, de mecs qui me disaient 'Viens chez moi ce soir' et tout...". Un comportement terrible qu'elle dénonce haut et fort : "À un moment donné, il faut que ça s'arrête !"
Aujourd'hui, celle qui s'estimait fière de "représenter la jeunesse et les femmes dans ce métier" ouvre son restaurant parisien dans le Marais, le Dacsha. Un lieu qu'elle souhaite chaleureux et respectueux, tant dans l'assiette (elle aime la "cuisine honnête") et l'ambiance que dans la conduite de ses employé·es. "J'ai recruté la meilleure équipe qui soit", assure-t-elle avant d'ajouter. "C'est seulement en allant dans des restos où il y a, plus de jeunes, de gens qui ont bougé, voyagé, vu autre chose, qu'on arrivera à avoir un environnement de travail à peu près normal".
Comme le rapporte le HuffPost, si de plus en plus de femmes se dirigent désormais vers une carrière en cuisine, les chiffres restent extrêmement inégalitaires. Parmi 2650 chef·fes étoilé·es, on compte ainsi un faible 5 % de cheffes. Pareil pour les cuisinier·es professionnel.les avec un ratio qui peine à s'élever à 25 % de femmes, pour seulement 10 % d'entre elles qui évoluent dans des établissements gastronomiques.
Espérons qu'avec la prise de conscience de cette nouvelle génération, les choses viennent à rapidement changer.