Le 4 février, Samir Dilou, ministre des Droits de l'homme et de la Justice, a affirmé " l'homosexualité n'ést pas un droit humain et est une perversion qui nécessite un traitement médical." En réponse à des questions sur le possible prochaine lancement d'un magazine gay en Tunisie, Samir Dilou a aussi déclaré « la liberté d'expression a ses limites. Ils [les gays, les lesbiennes et les personnes bisexuelles] ne doivent pas franchir la ligne rouge fixée par notre culture, notre religion et notre civilisation. »
Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International s'en est émue :
« Ces commentaires sont extrêmement décevants, en particulier venant de la personne même qui devrait veiller à la protection des droits humains de tous les Tunisiens. Ce ne sont pas là que des mots. Cautionner la discrimination pour des motifs liés à l'orientation sexuelle ou à l'identité de genre revient à donner le feu vert aux violations les plus graves des droits humains. Le ministre doit revenir sur ses déclarations et défendre clairement les droits fondamentaux de tous les Tunisiens. »
Amnesty International précise que, selon l'avis des organisations médicales internationales, l'homosexualité ne peut plus être qualifiée de maladie ni de perversion, ne figurant plus dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux depuis 1973.
Au parlement, le 23 janvier 2012, Sadok Chourou, député du parti Ennahda (1er parti à l'assemblée) a prononcé un discours justifiant le recours à la violence contre les manifestants, il a précisé que "le Coran permettait de tuer, de crucifier ou d'amputer des mains ou des pieds ceux qui sèment le « désordre sur la terre ".
Le 9 novembre 2011, Souad Abderrahim (autre député d'Ennahda), s'est exprimé à la radio en y déclarant que "L'État ne devait pas aider les mères célibataires car leur comportement n'était pas conforme à la culture tunisienne et ne devait pas être encouragé."
« En tenant ce type de discours à propos de groupes vulnérables ou marginalisés ou des contestataires, les membres de l'élite politique tunisienne fragilisent les droits humains et ouvrent clairement la voie à leur violation. Les autorités tunisiennes ne doivent pas se contenter de manifester un attachement de pure forme aux droits humains, mais être réellement moteurs dans leur protection. » a insisté Hadj Sahraoui.