Reporters très actifs sur les réseaux sociaux, photographes au regard attentif, médias engagés en ligne, TikTokeuses rendant compte de leur quotidien sous les bombardements... Sur des plateformes comme TikTok, Twitter et Instagram, nombreuses sont les voix à témoigner de la guerre en Ukraine. Des comptes populaires à suivre pour conserver un point de vue alerte sur l'actualité. Florilège.
Principal journal de langue anglaise de l'Ukraine depuis 1995, le Kyiv Independent est un hebdomadaire ukrainien indépendant qui a cessé de paraître en novembre 2021. Il continue cependant d'exister en ligne et sur les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook, où ses posts sont abondamment relayés.
Ses comptes partagent quantité d'actualités chaudes, de témoignages, de vidéos et de contenus journalistiques émanant de médias extérieurs influents comme le Washington Post. Sur Twitter, ce sont plus de 360 000 lecteurs et lectrices qui suivent cette fenêtre sur l'Ukraine.
Avec son nom de guerrière, Xena rend compte de la situation en Ukraine sur son compte TikTok baptisé XenaSolo. Décryptage de la propagande russe, manières de soutenir le peuple ukrainien, quotidien des civils, aide aux animaux qui eux aussi souffrent au sein du pays...
Ses posts thématiques dépassent souvent les 150 000 vues, et la TikTokeuse est suivie par plus de 600 000 internautes.
Photographe grec officiant pour l'Agence France Presse (AFP) depuis vingt ans, Aris Messinis a notamment été primé pour ses "Scènes de guerre en zone de paix", série de photographies dédiée à l'arrivée des réfugiés sur l'île de Lesbos. Ses travaux, notamment visibles sur Instagram, rendent compte aujourd'hui de la guerre en Ukraine : soldats, immeubles ravagés par les flammes, maternités, familles en fuite, citoyens apeurés... Des images fortes et poignantes.
"Beaucoup de choses sont très difficiles à voir. Mais c'est la raison pour laquelle nous photographions. Nous avons besoin de capturer la réalité et de la montrer au monde. On a besoin de changer l'opinion des gens sur ce qu'il se passe. Nous ne devons pas fermer les yeux sur la réalité ou essayer de la montrer d'une autre façon. Il faut la montrer, aussi dure et brutale soit-elle", explique l'artiste au média spécialisé Actu Photo.
Journaliste au Monde, Emmanuel Grynszpan est reporter en Ukraine. Il a récemment couvert des sujets divers comme la "difficile survie" d'un zoo au sein du pays ou les actions de l'armée russe, et a également recueilli les témoignages des habitants de Mykolaïv, ville russophone du sud de l'Ukraine.
Une actualité vaste qu'il relaie également sur son compte Twitter, à destination de ses 3 000 abonnés. Vidéos et photos de comptes ukrainiens, mais aussi relais de dépêches, ponctuent son fil plus que jamais nécessaire.
TikTokeuse de 20 ans, la photographe Valeria Shashenok témoigne à travers ses posts réguliers de la réalité de la guerre. Immeubles détruits par les forces russes, déjeuners en période de conflit, vie de famille confinée, à l'abri des bombes, dans un bunker souterrain avec sa mère, son père et son chien...
Des publications pleines d'authenticité et non dépourvues d'humour, conjuguant cuisine, journal de bord et même, danse.
"Je pense que ma mission est de montrer aux gens à quoi la guerre ressemble vraiment dans la vraie vie. [...] Les gens doivent chérir la liberté. C'est la chose la plus importante que nous ayons. Chaque jour, je vis avec l'espoir que demain la guerre se terminera... mais tout empire", détaille-t-elle à la chaîne CNN.
C'est sur son compte TikTok intitulé @limon_me que Liia Molska, créatrice de contenus ukrainienne de 27 ans vivant en France, sensibilise sa jeune audience à l'invasion de l'Ukraine, à ses enjeux et la réalité quotidienne des citoyens ukrainiens. Une guerre qu'elle observe de loin – sa grand-mère vit en Ukraine. Attaques dans le pays, nouvelles de sa famille, femmes en Ukraine, données chiffrées... Ses contenus brassent de multiples informations.
A l'Obs, elle témoigne avec gravité : "Quand les bombardements ont commencé, ma grand-mère a dormi dans la cave. Mais elle m'a dit qu'elle ne le ferait plus. Elle a 70 ans, vous comprenez ? Elle m'a dit que si les prochains tirs la touchaient dans son appartement, alors tant pis... Beaucoup de gens ne savent pas ce qui se passe, et c'est très important. Avec mon TikTok, j'ai l'impression de ne pas être totalement inutile, mais j'ai le coeur lourd".