"Les Russes intimident Marianna sur Instagram. Elle fait partie des femmes qui se trouvaient au sein de la maternité de Marioupol, laquelle a été bombardée par l'armée russe. Son visage est apparu aujourd'hui dans tous les médias du monde". Par le biais de ce tweet l'avocate ukrainienne des droits de l'homme Oleksandra Matviichuk a souhaité alerter sur le cyberharcèlement virulent que subit la jeune Mariana Podgurskaya.
Mariana Podgurskaya est une influenceuse ukrainienne spécialisée dans les contenus makeup. Une photo la représentant a été largement médiatisée dans le monde : on la voit, du sang recouvrant son visage, suite au bombardement des forces russes qui a dévasté l'hôpital pour enfants de Marioupol ce 9 mars et qui a indigné le monde entier. Or, une série de tweets de propagande de l'ambassade de Russie au Royaume-Uni l'a accusée d'être une "actrice".
Pour l'ambassade de Russie, le sang en question ne serait autre "qu'un maquillage très réaliste" et l'hôpital ukrainien au sein duquel elle s'est réfugiée serait directement tenu par "une force militaire ukrainienne néo-nazie".
Des tweets supprimés par Twitter pour "violation de la politique relative aux comportements abusifs". Et qui démontrent la propension de certains organes russes aux "fake news" visant à attaquer l'Ukraine. Les tweets de l'ambassade de Russie ont été fortement démentis par plusieurs journalistes.
L'influenceuse serait la victime d'une campagne de "désinformation". Mais comme le relate le média en ligne Insider, cela n'a malheureusement pas empêché le compte Instagram de Mariana Podgurskaya, qui comptait près de 50 000 abonnés, d'être inondé de nombreux messages haineux ces derniers jours.
Mariana Podgurskaya, au compte Instagram aujourd'hui clôturé, peut compter sur de très nombreux soutiens, comme ces internautes anonymes qui ont émaillé ses publications Instagram d'émojis-coeur aux couleurs bleu et jaune - celles du drapeau ukrainien évidemment. A l'unisson, l'avocate des droits de l'homme Oleksandra Matviichuk appelle désormais ses 52 000 followers à soutenir massivement la jeune femme cyberharcelée. Et écrit : "Nous lui transmettrons vos messages de soutien".