Trois personnes, dont une petite fille, ont perdu la vie dans l'attaque à la bombe de la maternité et de l'hôpital pédiatrique de Marioupol. Une "atrocité" commise par l'armée russe ce 9 mars, que dénonce le président Volodymyr Zelensky. "Des enfants sont sous les décombres. (...) Combien de temps encore le monde va-t-il être complice en ignorant la terreur ?", lance-t-il sur Twitter, images de l'établissement en ruine à l'appui.
"Aujourd'hui, les Russes ont commis un crime", renchérit le chef de la police de Marioupol, Volodymir Nikulin. "Ils ont détruit une maternité en la bombardant. Des femmes et des enfants étaient visés. C'est un crime de guerre sans justification". Sur place, l'équipe de CNN décrit des scènes dramatiques : "Les mères blessées sont évacuées sur des civières de fortune, tandis que les soldats s'occupent des enfants".
La communauté internationale a également rapidement réagi, le gouvernement américain condamnant un crime "barbare" et Downing Street une attaque "immorale". António Guterres, le secrétaire général des Nations unies a de son côté dénoncé le caractère "horrible" de cet acte, et le fait que les civil·es paient "un prix très élevé pour une guerre avec laquelle ils n'ont rien à voir".
Dans une tribune publiée par USA Today relayée par Courrier international, l'avocate spécialisée dans les droits humains Carli Pierson cingle : "La Russie a commis l'impensable". Ces images de dévastation dont celle de cette "femme enceinte ensanglantée, transportée sur une civière au beau milieu d'une scène de destruction, m'a fait frémir de rage. Poutine est un criminel de guerre, coupable de génocide."
Depuis le 1er mars, la ville de Marioupol est encerclée par les forces de Vladimir Poutine. Dans ce port aujourd'hui dévasté du sud du pays, les conditions sont décrites comme "apocalyptiques" par les autorités.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitryo Kuleba, a par ailleurs accusé la Russie d'y "retenir 400 000 personnes en otage", dont une grande partie est privée d'électricité, de chauffage, d'eau ou de réseau téléphonique depuis plus d'une semaine. 1 207 morts ont été enregistrées parmi la population jusqu'à maintenant.
"Un hôpital pour enfants, une maternité. Comment ont-ils menacé la Fédération de Russie ?", a commenté par Telegram le président Zelensky, rapporte le Guardian. "Quel est ce pays qui a peur des hôpitaux, des maternités et qui les détruit ?"
Et de dresser un bilan bouleversant, qualifiant l'invasion des troupes russes d'un mot lourd de sens : "Les hôpitaux et les écoles sont détruits. Des églises et des bâtiments ordinaires sont détruits. Des gens sont tués. Des enfants sont tués. Le bombardement aérien d'un hôpital pour enfants est la preuve ultime qu'un génocide des Ukrainiens est en cours."