"Des années d'expériences sur le terrain dans des contextes similaires nous l'ont montré : les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables lors des guerres", alarme dans un communiqué Philippe Lévêque, directeur de l'ONG Care, alors que l'invasion de l'Ukraine par la Russie pousse des centaines de milliers d'entre elles à partir, empruntant des chemins loin d'être sécurisés.
"Le risque de violences ou d'exploitation - notamment sexuel – est accru pour les femmes [là-bas] et pour celles qui ont été forcées de fuir leur maison et se retrouvent seules, sans revenus ou protection." Il poursuit : "Nous saluons la bonne volonté et la générosité des communautés d'accueil et des bénévoles, mais monter dans la voiture ou séjourner dans la maison d'une personne inconnue crée des risques évidents pour les femmes et les jeunes filles qui voyagent seules."
Et de marteler : "Nous devons protéger ces femmes".
Des risques accrus de violences sexistes, d'exploitation notamment sexuelle, de discriminations et de privations, détaille l'ONG, qui peuvent survenir aux postes de frontières, ou encore dans les centres d'accueil, énumère le responsable. Et puis, il y a aussi leur santé, qui est mise en danger.
"Imaginez que vous êtes sur la route avec un nourrisson, sans aucun endroit pour le nourrir et le changer à l'abri du froid, sans protection. Ou imaginez que vous êtes enceinte en Ukraine, mais que l'hôpital local a fermé en raison des risques de bombardements. Où allez-vous accoucher ?", continue Philippe Lévêque. L'organisation note par ailleurs que les femmes se retrouvent seules pour s'occuper de leurs enfants puisque les hommes âgés de 18 à 60 ans sont contraints de rester en Ukraine.
"Des mères doivent souvent attendre jusqu'à deux jours dans un froid glacial avec leurs bébés et leurs jeunes enfants. Certaines dorment dans des voitures, d'autres doivent attendre dehors dans le froid", constate encore Care, qui a lancé un appel aux dons. Et d'insister pour que la réponse humanitaire prenne en compte "les besoins spécifiques de chaque groupe de la population".
Une urgence d'autant plus vitale que, selon l'ONU, 60 % des décès maternels évitables dans le monde ont lieu lors de crises humanitaires.