Le sexisme décomplexé, jusque dans le futur.
Tête d'affiche de la seconde saison de la série "post apocalyptique" The Last of Us, adaptation à succès du jeu vidéo éponyme, la jeune actrice Kaithlyn Dever se retrouve au coeur d'une vague de harcèlement terrifiante. Tant et si bien que selon sa consoeur à l'écran, Isabela Merced, l'actrice serait même accompagnée... Par un service de sécurité renforcé sur le plateau de la création HBO pour veiller à son bien être.
C'est dingue, mais plus fou encore en serait la raison : beaucoup de fans insultent et menacent la star car... Ils détestent Abby, le personnage qu'elle incarne à l'écran. Oui oui.
Un argument parmi d'autres pour expliquer la misogynie ?
Cette situation indigne tout le monde.
Une bonne partie de la fanbase par exemple, qui est venue apporter son soutien à Dever sur les réseaux sociaux, mais aussi l'équipe de la série signée Neil Druckmann et Craig Mazin.
Sur les ondes du podcast Happy Sad Confused, Isabela Merced témoigne, dixit IndieWire : "Il y a tellement de gens étranges dans ce monde... parce qu’il y a des mecs qui détestent vraiment Abby, alors que ce n’est pas une vraie personne !... Kaitlyn est tellement cool, elle ne se laisse pas perturber par les choses. Elle a vraiment la tête au bon endroit, et traverse aussi beaucoup de choses personnellement en ce moment".
Tel que le site de pop culture l'énonce, le personnage d'Abby est jugé particulièrement "clivant" par un pan des fans, mais surtout... "il y a les misogynes en ligne qui détestent simplement parce que le personnage (encore une fois, fictif) n'est pas plus le plus attrayant traditionnellement". En gros, qu'il ne correspond pas à des diktats et codes traditionnellement attribués aux personnages féminins à l'écran.
D'autres considèrent également que l'actrice n'est pas adaptée "physiquement" pour interpréter ce personnage, différent dans le jeu vidéo. Bon, ce sera limite anecdotique si cette haine se s'affichait pas "IRL" : dans la vraie vie, à l'encontre d'une jeune star.
On rappellera à ce propos que la grande révélation de ce show, la star non binaire Bella Ramsey, icône d'une génération telle que peut l'être une Jenna Ortega, a elle aussi fait l'objet des remarques les plus déplacées, vrillant volontiers aux attaques LGBTQ-ophobes. Autrement dit, une détestation exprimée à l'encontre des personnes queer. Beaucoup de véhémence pour une seule série, pas vrai ?
Le signe de sa qualité ? Alors que la science-fiction est le genre le plus contestataire qui soit, synonyme de réflexions critiques, fustigeant toutes les formes d'oppressions, on aime à croire que certains sont passés à côté de tout cet aspect....