"On a effectivement un phénomène médiatique machiste qui se met en place dans cette campagne". Ca, c'est ce qu'a déclaré Valérie Pécresse au micro de BFM TV. La candidate LR souhaite dénoncer les réactions médiatiques qui ont pu être émises suite à son grand meeting de campagne au Zénith de Paris ce 13 février, qualifié de "naufrage" par la presse. A l'écouter, elle serait à l'approche des élections présidentielles victime de ce "machisme" médiatico-politique, favorisant les "candidats hommes".
Un constat qui a suscité contradictions et questionnements.
Ainsi, Sandrine Rousseau voit là elle aussi l'exemple d'un sexisme systémique en politique. L'écologiste l'énumère dans un tweet : "Par ordre chronologique, Rousseau serait une folle doublée d'une idiote, Hidalgo, "mieux vaut en rire tellement elle est nulle", Taubira le vide intellectuel doublé d'un égo, et Pécresse, la nullité et l'inconséquence". Avant de conclure : "Comment ça va, votre sexisme à vous ?".
"De manière générale, on a bien compris qu'il y avait un peu d'agacement par rapport au fait qu'une femme porte nos couleurs", abonde Jean-François Copé, comme le rapporte le Huffington Post.
Le point de vue de Marlène Schiappa lui aussi est critique. Jugeant les retours sur la prestation de Pécresse "durs" et "un peu sexistes", la ministre souligne sur BFMTV ce mardi 15 février : "On en attend toujours beaucoup plus des femmes en politique que des hommes. J'ai trouvé que, en général, quand il s'agit de femmes politiques que ce soit Valérie Pécresse, Anne Hidalgo ou d'autres, on concentre les analyses et les commentaires sur les questions de forme, de voix, d'attitude, et beaucoup moins sur le fond".
Mais "basher" Valérie Pécresse, est-ce vraiment sexiste ? On est en droit de s'interroger. Son meeting, ponctué de punchlines tombant à plat et de grands moments de blanc ("La salle était incandescente, elle a été dure à prendre", a-t-elle justifié après coup au micro de RTL), était de l'avis de nombreux observateurs "mal foutu, mal conçu, mal écrit, mal pensé" comme le résume le magazine Challenges.
Ainsi, la directrice de communication Virginie Debuisson pose le débat sur Twitter : "J'en ai tellement assez que lorsque des femmes se vautrent elles invoquent le sexisme. Après on n'écoute plus celles qui en sont réellement victimes".
Même avis du côté de Daniele Noel, présidente du Mouvement Démocrate de Meurthe-et-Moselle (ou MoDem) : "Comme on ne m'a pas demandé mon avis, je le donne. Marre de voir les femmes se draper dans l'outrage du sexisme alors qu'elles n'ont simplement pas été à la hauteur."
Le procès en sexisme ne serait-il qu'une excuse trop facilement dégainée pour masquer une prestation ratée ? Les avis sont donc partagés. Et la campagne définitivement lancée.