En France, 216.000 femmes ont été victimes de violences conjugales en 2013. Selon les chiffres officiels diffusés pour cette même année, 121 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon. Pour lutter contre ce phénomène, l'Etat met régulièrement l'accent sur le dialogue, grâce notamment à des campagnes de pub visant à sensibiliser chacun à la gravité de ce problème.
Une initiative qui existe dans de nombreux autres pays, comme en Grande-Bretagne où l'une des campagnes les plus chocs à ce jour reste ce spot pub, dans lequel l'actrice Keira Knightley jouait les femmes battues pour l'association Women's Aid. La Britannique y incarne une actrice, de retour chez elle après un tournage. Son mari, l'accusant d'avoir une liaison sur son lieu de travail, commence à l'insulter. Keira Knightley s'adresse alors, face caméra, à un réalisateur invisible : "Désolée, on ne s'était pas mis d'accord là-dessus, ce n'était pas dans le script", lance l'actrice comme si la scène allait être coupée.
Sauf que ce jour-là, pas de scène, pas d'équipe de tournage. Keira Knightley est seule sur le plateau face à son agresseur qui la roue de coups. En détournant les codes du cinéma au profit de son message, Women's Aid interroge alors : "N'est-il pas temps que quelqu'un crie "Coupez!" ?
Le spot diffusé en 2009 n'est évidemment pas le seul à s'être fait remarquer dans ce domaine. En 2013, la Serbie a su tirer profit d'une exploitation judicieuse des vidéos virales qui envahissent la toile.
Reprenant les codes des vidéos à succès des réseaux sociaux, la publicité mettait en scène une jeune femme se prenant en photo une fois par jour pendant un an. On découvre alors une jeune Serbe souriante qui, au fil des mois, laisse voir de nombreuses traces de coups sur son visage. La dernière photo la montre avec un panneau indiquant "Aidez-moi, je ne sais pas si je peux attendre demain".
Retour en France avec en 2005 un spot télé d'une toute autre nature. Dans ce plan fixe, la victime apparaît d'abord souriante avant que son visage ne soit peu à peu marqué par des traces de coups. On finit par comprendre qu'il s'agit en réalité du corps sans vie d'une jeune femme à la morgue. "Ce spot est dur mais en même temps il est digne", avait déclaré à l'époque Dominique Perben, le ministre français de la Justice, qui entendait par là "faire réfléchir sur ce fléau absolument intolérable qu'est la violence conjugale".
Cinq ans plus tard, toujours en France, la Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF) diffuse une publicité invitant les proches des victimes à réagir. En transposant la violence des agresseurs sur les proches des femmes attaquées, la campagne incitait à briser le silence qui entoure souvent ce type de situation. "Violences conjugales, se taire c'est participer", concluait alors la vidéo.
Dernière publicité en date, celle de 2014 diffusée à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Ce spot, intitulé "Woman's Day #throughglass", exploitait cette fois le phénomène des Google Glass pour parler de violence dans le couple. On suivait alors une jeune femme dans son quotidien filmé par ses lunettes connectées. Jusqu'à son retour à la maison, où l'utilisatrice des fameuses lunettes de la firme de Moutain View était violemment attaquée par son époux.