En compétition, ce qui fait vraiment la différence, c'est le mental. Contrairement aux idées reçues, la dimension physique du sportif a ses limites. À partir de ce moment-là, c'est "dans la tête" que tout se passe. Car un individu - aussi performant soit-il - n'est rien sans préparation mentale. Un constat confirmé par des chercheurs de l'Université de Californie. Ces derniers ont mené une enquête sur la manière dont la pratique sportive de cyclistes professionnels pouvait avoir un impact positif sur le cerveau et leur résistance aux contraintes durant les entraînements et dans la vie de tous les jours.
"Le sportif de haut niveau est toujours en état de pleine conscience", explique le professeur Steven Hickman, ayant aidé à mener la recherche. "Quand votre attention est dans le moment, vous concentrez toutes vos ressources mentales et émotionnelles sur ce qui est à faire dans l'instant".
Dès l'arrivée d'une quelconque difficulté, les athlètes ont tendance à orienter leur esprit vers elle au lieu de la fuir. Une habitude qui se développe notamment au cours des entraînements où la répétition et la persévérance sont les maîtres mots pour y arriver. Et c'est là où réside toute la différence avec une personne lambda : les sportifs de haut niveau ont tendance à accepter qu'ils sont dans une situation difficile plutôt que de la subir. Ainsi, ils vont concentrer toute leur énergie vers leur objectif et ainsi considérer les difficultés non pas comme un obstacle mais un tremplin vers une prochaine réussite.
Alors, la prochaine fois que votre boss vous donnera un dossier à traiter alors que vous êtes déjà prise de court par tout un tas d'autres choses, respirez d'abord un bon coup. Puis, déterminez le meilleur moyen de vous en sortir. Car un problème quand il survient doit être réglé et non évité.
L'imagerie mentale ou la "visualisation" est une technique utilisée par bon nombre de grands athlètes pour améliorer leurs performances. Des études sur le fonctionnement du cerveau d'haltérophiles ont par exemple démontré que les schémas cérébraux étaient identiques, que le sportif soulève le poids ou imagine l'action.Un phénomène que la chercheuse Angie LeVan explique ainsi : "L'imagerie mentale a un impact sur de nombreux processus du cerveau : la motricité, l'attention, la perception, l'organisation, et la mémoire. [...] Ainsi le cerveau reçoit un réel entraînement lors de la visualisation."
Mais ne vous y trompez pas ! La visualisation ne se résume pas au simple fait d'anticiper un événement à venir. Mais il s'agit de se servir de tous ses sens pour vivre une expérience à venir. Vous devez "vous sentir" en train d'effectuer telle ou telle action.
Avant chaque grande compétition, un athlète se doit de se concentrer uniquement sur le positif et faire abstraction de toutes les pensées négatives qui l'entourent. De cette manière, un sportif de haut niveau est capable de booster sa confiance en soi avec des "discours intérieurs". Car l'esprit guide l'action, apprendre à réguler ses pensées c'est surtout améliorer son comportement.
Il existe deux types de discours intérieurs. Le premier est le discours intérieur instructif ( "Garde ton buste droit", "Utilise l'impulsion de tes jambes"), qui aurait une incidence sur l'amélioration des techniques ou compétences. Le discours intérieur motivant ("Allez, je sais le faire") aurait quant à lui un impact important sur notre capacité à remplir des tâches basées sur l'endurance et la force. L'expression "le poids des mots" prend alors ici tout son sens...
Post ou pré-compétition, le débriefing est primordial dans la préparation d'un athlète. Au même titre que l'entraînement physique, cette prise de recul permet au sportif de prendre conscience des points négatifs mais aussi positifs de la performance qu'il vient d'accomplir. Être sans langue de bois - tout en restant objectif - durant ce petit exercice vous permettra de mettre des mots sur vos actions et ainsi de mieux les comprendre.
Pour vous y aider et être plus efficace, vous pouvez rédiger votre débriefing. Comme ça, vous pourrez plus facilement revenir dessus si besoin et visualiser vos progrès au fil du temps. Mais ce que doit surtout vous apporter votre debrief, ce sont des solutions et un plan d'action. La critique n'est constructive que si elle est justifée.
Si tous les grands athlètes ont bien une chose en commun, c'est la connaissance de soi. Se connaître soi-même permet de cibler ses points forts et ses points faibles pour ainsi travailler de manière efficace pour arriver à son objectif.
Mais il faut garder en tête que malgré tous les efforts du monde, la réussite n'a rien de linéaire : il faut donc savoir se donner le droit à l'échec. Prendre compte de cette éventualité est indispensable pour réussir. Pourquoi ? Tout simplement parce que vous aurez l'esprit plus libre (car paré à toute éventualité) et pourrez ainsi vous focaliser sur les moyens à mettre en oeuvre pour gagner. Exprimer sa déception ou accepter la défaite ne doit pas être une excuse de plus pour tomber dans la dévalorisation mais plutôt un tremplin pour ajuster vos stratégies.