
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Les puritains qui s'étaient offusqués de découvrir des scènes légèrement dévêtues dans la bande-annonce de Cinquante nuances de Grey l'été dernier doivent se frotter les mains. Alors que l'adaptation cinématographique du sulfureux roman signé E.L. James sortira sur les écrans le 11 février prochain, la Motion Picture Association of America (MPAA), qui assure la classification des films aux États-Unis, a décidé que celui-ci serait classé « R », et donc interdit aux moins de 17 ans en raison de son contenu à « haute teneur sexuelle, y compris dans les dialogues, des pratiques inhabituelles et sa nudité graphique ».
Pourtant, Universal Pictures avait pris grand soin de limiter les effusions trop osées à l'écran de peur justement que le film ne soit interdit aux moins de 17 ans. Car de l'autre côté de l'Atlantique, la restriction NC-17 signe bien souvent l'échec commercial d'un film, un tel visa limitant sa distribution à un certain nombre de salles et lui interdisant de faire sa promotion dans les médias.
Cette pudeur des producteurs avait d'ailleurs été mal accueillie par les médias et les fans du roman, qui craignaient qu'Universal n'édulcore, voire dénature le récit d'E.L. James. Lors de la diffusion des premières scènes à la presse lors du ComiCon de Las Vegas en mars 2014, nombreux étaient les critiques qui avaient jugé le film « fade » et gnangnan. « Le film ressemble plus à une simple histoire d'amour qu'à une relation sadomasochiste. La désormais célèbre séquence d'échange dans l'ascenseur est devenue une scène de regards », écrivait ainsi Variety.