"Ton pote te dit de vi*ler une meuf et du coup tu le fais ?" : cette victime de soumission chimique confronte ses agresseurs dans un documentaire inédit
"Ton pote te dit de vi*ler une meuf et du coup tu le fais ?" : cette victime de soumission chimique confronte ses agresseurs dans un documentaire inédit
Depuis le procès des viols de Mazan, le sujet trop méconnu de la soumission chimique est enfin remis au coeur des débats. francetv lui dédie un documentaire entier "pour que la honte change de camp". On y entend notamment le témoignage de Léa, 19 ans.
La soumission chimique, c'est une expression que l'on a effectivement beaucoup entendu ces derniers mois au sein de l'espace médiatique. Qu'il soit question du retentissant procès des viols de Mazan, historique en ce qui concerne le traitement par la justice des violences patriarcales et de la culture du viol, ou de l'affaire P Diddy outre atlantique.
Au sein du talk show, elle revient sur ce dont elle est victime. Léa accuse deux hommes de viols sous soumission chimique. "Partie célébrer la fin des vacances en boîte de nuit, deux militaires lui offrent un verre et proposent de la raccompagner. À partir de ce moment, tout devient flou…", synthétise le documentaire. "Des images très floues me sont revenues à l'esprit. Ce n'était pas un blackout donc, c'est à dire un trou noir absolu", explique Léa.
"En fait je vais peu à peu reprendre possession de mon corps lors de mon viol : lors de la première pénétration par l'un des deux hommes", relate Léa. "J'étais pourtant incapable de bouger, même si je pouvais hurler, bouger. J'ai dit à mes agresseurs : non. J'ai eu des mots. Mais j'étais comme spectatrice de la scène. Dans un état cotonneux".
Dans le documentaire, Léa confronte ses agresseurs. On voit l'une de ses amies appeler l'un des deux hommes, qui avait donné à Léa son numéro de téléphone. L'interlocuteur avoue avoir été conscient de son absence de consentement durant cette soirée : "C'est vrai qu'elle voulait pas, quand on l'a fait. Je sais qu'elle était pas consciente. Malheureusement il s'est passé ce qu'il s'est passé. C'est mon pote qui m'a poussé à le faire"
Le dialogue qui suit est "lunaire" pour ne pas dire glaçant et surréaliste : "Donc ton pote te dit de violer une meuf, et du coup toi tu le fais ?". Réponse de l'interlocuteur au bout du film "Oui, je sais, c'est justement ça le problème". Malgré cet échange, explique Léa, "mon consentement a été remis en question par la justice. Ce n'est pas que l'on considère que j'étais consentante pour autant... Mais c'est donc ma parole contre la leur"