
Viol, agressions sexuelles, soumission chimique...
Ce sont de graves accusations qui pèsent sur Yohann Malory. Un nom qui ne vous dit peut être rien, pourtant il se cache derrière certains tubes bien connus de la culture francophone : "Mes nuits" de Jenifer, "Chambre 12" et "Maman" de Louane, "Le Monde" de M Pokora... Yohann Michel de son vrai nom est un parolier très familier du monde de la musique. Il a même collaboré avec le défunt Johnny Hallyday.
Et depuis 2021 et sa mise en examen, il est soupçonné de viol par deux femmes, et d'agressions sexuelles par deux autres femmes. Plus encore, rapporte ELLE, ces violences sexuelles seraient toutes associées à la soumission chimique, érigée en "mode opératoire", à en lire les plaintes des victimes présumées : l'artiste aurait effectivement administré des substances nuisibles avant ces actes, ayant pour effets d'altérer la situation physique des plaignantes. La globalité des faits présumés s'étendrait de 2015 à 2019.

C'est désormais le parquet de Paris qui a requis un procès pour viols et agressions sexuelles contre le parolier. C'est face à la cour criminelle départementale que l'accusé va se présenter. Et il a déjà réagi...
La soumission chimique, c'est une expression médicale que l'on a beaucoup entendu ces derniers mois - on pense au retentissant procès des viols de Mazan, dont la victime, Gisèle Pélicot, a subi des dizaines de viols (une cinquantaine) en étant totalement inconsciente, dans sa propre chambre. La soumission chimique, cela a précisément trait à des violences sexuelles subies par des victimes inconscientes, de par l'effet de substances imposées à leur corps par leurs agresseurs (souvent, ingérées dans leur verre), altérant leur état de conscience, et leur imposant de fait une emprise : une soumission.
Ce reportage nécessaire d'une victime l'aborde frontalement. Et rappelle pourquoi il est si complexe, et trouble, pour une victime de soumission chimique, de poser des mots sur les violences de la veille, et donc, de déposer plainte en détaillant les faits. Outre atlantique, une affaire gigantesque, le procès pour viols et agressions sexuelles contre le rappeur P Diddy, en atteste largement.

Mais qu'en est-il de Yohann Malory ?
Au Parisien, le parolier, qui avait fait l'objet d'une cinquième plainte ayant abouti à un non-lieu (encore une fois, une plainte pour viol sous soumission chimique), rétorque quant à lui : "Je subis un préjudice immense alors que je suis innocent. Mon nom a été sali". L'un de ses avocats, rapporte Le Figaro, abonde : "de nombreux éléments recueillis pendant l'information judiciaire ont déjà contredit une partie des accusations". Et fustige "un climat de lynchage, étranger à la justice".
Alors que l'avocat de trois des cinq plaignantes insiste sur la nature d'investigation "ayant permis de confirmer les accusations portées par plusieurs plaignantes", la magistrate du parquet souligne dans la totalité des plaintes recueillies "la volonté pour Yohann Michel de passer outre le consentement des plaignantes, caractérisée par le mode opératoire utilisé par ce dernier, à savoir les droguer à leur insu pour leur enlever toute capacité à s'opposer, à fuir ou à se rappeler les faits".