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La polémique sur la dangerosité des pilules de troisième génération a jeté un profond discrédit sur la contraception orale en France : les femmes doutent, les autorités sanitaires tranchent et les gynécologues montent au créneau. Ainsi, au lendemain de la suspension de Diane 35, anti-acnéique détourné comme contraceptif, un sondage Ifop affirmait que si 87 % des jeunes femmes âgées de 15 à 25 ans voyaient la pilule comme un « vrai progrès facilitant la vie des femmes », 68% estimaient qu'elle n'était « pas sans danger, pouvant provoquer de graves problèmes de santé ».
Aujourd’hui, à quelques semaines du déremboursement définitif des pilules de troisième et quatrième génération, souhaité par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, les professionnels de santé sont décidés à se faire entendre. Et pour cause, selon un sondage réalisé par le Journal international de médecine (Jim), la grande majorité d’entre eux, 85 %, trouvent « disproportionnée » la réaction du ministère de la Santé sur les pilules de troisième et quatrième génération. Seuls 6 % jugent les mesures prises « adaptées » et 8 % les jugent « insuffisantes ».
Ces professionnels jugent par ailleurs ce scandale sans fondements et rappellent que Marion Larat, cette jeune Bordelaise de 25 ans, victime d’un AVC qu’elle impute à la prise de la pilule Méliane, présentait un facteur de risque propice à ce type d’accident. « Je tiens à préciser un élément que l'on passe régulièrement sous silence dans cette polémique : la première jeune femme ayant porté plainte et dont la vie est, je le regrette, aujourd'hui fichue, avait une anomalie de la coagulation, un facteur V de Leiden », déclarait en janvier Michèle Lachowsky, gynécologue-psychosomaticienne, sur Terrafemina.com. Or, cette maladie génétique exclut généralement la prise de tout type de contraceptifs hormonaux, et ce, quelle que soit leur génération.