Penser à prendre sa pilule à heure fixe, régler l’alarme de son téléphone portable pour ne pas l’oublier, organiser tous les trois mois un rendez-vous chez le gynécologue afin de faire renouveler son ordonnance : autant de rituels auxquels bon gré mal gré les femmes se sont habituées et qui rythment désormais leur vie intime. Jusqu’à aujourd’hui, mis à part l’utilisation des préservatifs ou la possibilité de rappeler à leur compagne de prendre leur pilule à heure régulière, les hommes ont peu de moyens de s’investir dans la contraception de leur couple. Cependant, selon un sondage exclusif CSA pour Terrafemina, les mœurs ont évolué et il semble que ces messieurs soient prêts à considérer la contraception comme une question qui les concerne autant que leur partenaire. Ainsi, si 7% des Français estiment aujourd’hui que la contraception doit être « avant tout l’affaire de la femme », ils sont 91% à considérer à l’inverse que celle-ci doit être « autant l’affaire de l’homme que de la femme ». Une quasi-unanimité qui en dit long sur l’évolution des états d’esprit et sur la volonté des hommes d’assumer plus de responsabilités dans leur couple.
Clef de voûte de la contraception au masculin, l’idée d’une pilule pour hommes fait ainsi son chemin et est de mieux en mieux accueillie à la fois par ces derniers et par les femmes. Quarante-cinq ans après l’autorisation de la pilule contraceptive pour les femmes en France, 61% des hommes se déclarent prêts à prendre une contraception orale, si elle existait (dont 32% de « tout à fait »), contre 36% qui sont contre l’idée. Ce sont les plus jeunes hommes qui s’opposent le plus à cette idée : seuls 53% d’entre eux s’y disent favorables, dont seulement 13% de « tout à fait » prêts. A contrario, chez les 50-64 ans, près des deux tiers des répondants se déclarent prêts à assumer la responsabilité de la contraception si une pilule masculine existait. Du côté des femmes, la possibilité d’une pilule masculine est vue d’un bon œil : elles sont tout aussi nombreuses que les hommes (61%) à se dire prêtes à laisser leur partenaire prendre en charge la contraception dans le couple. Mais là encore, ce sont les plus jeunes qui sont les plus réticentes à déléguer (seules 40% sont prêtes à laisser la responsabilité de la contraception à leur partenaire), alors que les 50-64 ans sont plus enclines à faire confiance à leur compagnon (73%). Notons par ailleurs que les femmes utilisant le préservatif comme un moyen de contraception régulier sont plus disposées à transférer la responsabilité de la contraception à leur partenaire : 72% contre 61% en moyenne.
Interrogés sur les autres moyens de contraception, plus radicaux, que sont les interventions définitives, telles que la vasectomie et la ligature des trompes, près d’un tiers des Français se disent prêts à l’envisager s’ils sont « certain de ne plus avoir d’enfants ». On observe cependant de grandes divergences entre hommes et femmes, traduisant la différence de relation à leur corps et de perception de leur fertilité. L’option de la ligature des trompes est ainsi envisagée plus facilement par les femmes : elles sont 40% à se dire prêtes à subir une intervention définitive, dont 28% « tout à fait » prêtes. Les jeunes femmes sont cependant beaucoup plus réticentes (19%) que leurs aînées. Les hommes sont également beaucoup plus frileux : seuls 20% sont disposés à cette alternative (12% « tout à fait »). L’idée fait donc doucement son chemin, au sein du couple et de la société. En attendant, histoire de confiance et de partage des responsabilités, la contraception devient une histoire de couple et n’est plus uniquement réservée aux femmes.
* Sondage exclusif CSA / Terrafemina réalisé par téléphone les 19 et 20 septembre 2012. Echantillon national représentatif de 988 personnes résidant en France âgées de 18 ans et plus, constitué d'après la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage), après stratification par région et taille d’agglomération.
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