Culture
"Big Eyes" sur ARTE : de quelle histoire vraie s'inspire le film féministe de Tim Burton ?
Publié le 19 juin 2024 à 18:05
Par Clément Arbrun | Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Vous pouvez d'ors et déjà retrouver sur le site d'ARTE le film "Big Eyes". Cette oeuvre burtonienne à souhait en forme de portrait de femme atypique puise dans une histoire bel et bien réelle... Et pas la plus égalitaire qui soit.
"Big Eyes" sur ARTE : de quelle histoire vraie s'inspire le film féministe de Tim Burton ?
"Big Eyes" sur ARTE : de quelle histoire vraie s'inspire le film féministe de Tim Burton ? Vous pouvez d'ors et déjà retrouver sur le site d'ARTE le film "Big Eyes". Cette oeuvre burtonienne à souhait en forme de portrait de femme atypique puise dans une histoire bel et bien réelle... Et pas la plus égalitaire qui soit. C'est un film faussement solaire qui nous plonge en Californie, à la toute fin des glorieuses fifties. Dans cette décennie bien patriarcale et conservatrice, à peine remuée par les coups de bassin d'Elvis, on suit le quotidien de Margaret, brillante artiste peintre... Qui va voir son avenir chamboulé par l'apparition d'un inattendu antagoniste : son nouvel époux, Walter.
Voilà pour le pitch somme toute banal de "Big Eyes", long métrage très remarqué de Tim Burton à rattraper dare dare sur le site d'ARTE - gratuitement. Avec les excellents Amy Adams et Christoph Waltz en binôme, et le bien connu monde fantastique du natif de Burbank en toile de fond, on se met rapidement à rêver d'un énième conte moderne hauts en couleurs. Mais le cinéaste nous emmène bien plus loin...
Effectivement, sans trop en dévoiler, ce récit de "grands yeux" - trait caractéristique des toiles de maître de Margaret - est avant tout l'histoire dune femme artiste qui va voir ses tableaux purement et simplement volés par son mari. Celui-ci va prétendre en être l'auteur. Au grand dam de sa moitié, trahie.
La suite après la publicité

C'est un film faussement solaire qui nous plonge en Californie, à la toute fin des glorieuses fifties. Dans cette décennie bien patriarcale et conservatrice, à peine remuée par les coups de bassin d'Elvis, on suit le quotidien de Margaret, brillante artiste peintre... Qui va voir son avenir chamboulé par l'apparition d'un inattendu antagoniste : son nouvel époux, Walter.

Voilà pour le pitch somme toute banal de "Big Eyes", long métrage très remarqué de Tim Burton à rattraper dare dare sur le site d'ARTE - gratuitement. Avec les excellents Amy Adams et Christoph Waltz en binôme, et le bien connu monde fantastique du natif de Burbank en toile de fond, on se met rapidement à rêver d'un énième conte moderne hauts en couleurs. Mais le cinéaste nous emmène bien plus loin...

Vers des contrées plus critiques. Et tristement véridiques. Car ce portrait de femme étonnant est l'histoire, bien réelle, d'une injustice.

C'est la première fois que Tim Burton puise à ce point dans le réel pour imaginer un film... et pas n'importe quelle histoire

Effectivement, sans trop en dévoiler, ce récit de "grands yeux" - trait caractéristique des toiles de maître de Margaret - est avant tout l'histoire d'une femme artiste qui va voir ses tableaux purement et simplement volés par son mari. Celui-ci va prétendre en être l'auteur. Pillage au grand dam de sa moitié, trahie.

A travers cette fable édifiante, Tim Burton s'approprie l'authentique trajectoire de Margaret Keane. Brillante peintre passée par plusieurs écoles d'art et de design, connue pour ses insolites portraits, et qui va faire la rencontre de Walter Keane lors d'une foire d'art à San Francisco, rappelle Beaux Arts Magazine. Lui est un piètre griffonneur, mais un beau parleur, qui va comprendre comment exploiter Margaret. Rien de plus simple : celle-ci se contente de poser son nom, Keane, sur les toiles, nom que s'approprie Walter en l'épousant.

Le reste semble tout tracé : récupération des toiles, ventes très lucratives en série, coups marketing, manipulations psychologiques diverses. Walter va par exemple faire croire à Margaret que préciser son nom sur les toiles appropriées par des acheteurs "les exposerait à des poursuites judiciaires", relate Beaux Arts.

Mais dans "Big Eyes", l'épouse prise entre les griffes d'un patriarcat sans scrupules n'a pas dit son dernier mot. Comme toujours chez Burton, la parole est donnée aux marginalités, célébrées et magnifiées. Tout un symbole quelques années avant l'ère #MeToo, et une vendetta qui vaudra à Amy Adams, très investie, le prestige d'un Golden Globe. Amplement mérité. Une revanche qui fait dire à ARTE que ce film dépasse le stade de la fantaisie burtonienne pour s'imposer en "manifeste féministe entre drame et comédie grinçante".

Pas si étonnant de la part de celui qui a filmé de sa caméra la plus féministe des versions de Catwoman.

Mots clés
Culture News essentielles cinéma
Sur le même thème
A voir sur ARTE : Pourquoi Léa Seydoux trouve selon nous son plus beau rôle dans ce film, déclaration d'amour sororale d'une femme à une autre play_circle
Culture
A voir sur ARTE : Pourquoi Léa Seydoux trouve selon nous son plus beau rôle dans ce film, déclaration d'amour sororale d'une femme à une autre
13 septembre 2024
"Nous courrons toutes un vrai danger" : les féministes dénoncent la menace que fait peser l'extrême droite sur les droits des femmes play_circle
Société
"Nous courrons toutes un vrai danger" : les féministes dénoncent la menace que fait peser l'extrême droite sur les droits des femmes
17 juin 2024
Les articles similaires
Pourquoi Sydney Sweeney fascine autant les mecs ? (et comment elle s'en amuse) play_circle
Culture
Pourquoi Sydney Sweeney fascine autant les mecs ? (et comment elle s'en amuse)
4 octobre 2024
En bikini à 40 ans dans une scène culte de "Charlie's Angels", Demi Moore subissait déjà l'âgisme : elle témoigne play_circle
Culture
En bikini à 40 ans dans une scène culte de "Charlie's Angels", Demi Moore subissait déjà l'âgisme : elle témoigne
28 août 2024
Dernières actualités
Pour Noël, ce sex symbol des années 90 fait son retour sur nos écrans play_circle
television
Pour Noël, ce sex symbol des années 90 fait son retour sur nos écrans
20 novembre 2024
Cette influenceuse française aux millions d'abonnés accusée de dérives sectaires play_circle
Société
Cette influenceuse française aux millions d'abonnés accusée de dérives sectaires
20 novembre 2024
Dernières news