#MeToo, ça a d'abord été des voix. Celles des milliers de femmes qui ont osé briser la loi du silence en témoignant sur Twitter des agressions sexuelles, parfois même des viols, qu'elles ont subi. Ces témoignages ne sont pas de la délation. Ils sont brutaux, terrifiants et ont un objectif : refléter une réalité, elle toute aussi terrifiante. Celle de la quotidienneté, de la banalité des violences que subissent les femmes.
Grâce à Léa Bordier, #MeToo, ce sont aussi désormais des visages. Ceux de 41 femmes, qui ont accepté, le temps d'une vidéo puissante, de parler de ces violences sexuelles dont elles sont les victimes.
En trois minutes, la vidéo réalisée par Léa Bordier (créatrice de la géniale série Cher Corps) et repérée par RTL Girls résume toute cette violence que subissent chaque jour les femmes. Face caméra, tête haute et le regard digne, elles racontent en une phrase les agressions qu'elles ont endurées.
"J'ai été abusée sexuellement quand j'avais douze ans par mon voisin et ça a duré six mois", confie sobrement l'une des jeunes femmes. "J'avais 16 ans, je sortais d'un cours de danse. Il m'a dit 'faut montrer aux gouines dans ton genre ce que c'est qu'un homme' et il m'a violée", témoigne une autre.
Les témoignages recueillis par Léa Bordier ne sont pas fait pour émouvoir. Ils sont faits pour éveiller les consciences. Pour faire comprendre l'ampleur du phénomène que constituent les agressions sexuelles et surtout, susciter un débat de fond dans notre société. "Il ne faut surtout pas que ce soit interprété comme 'contre les hommes' parce que ce n'est pas l'idée", estime l'une des femmes qui témoignent. "Il y a eu un gros effet de buzz avec l'affaire Weinstein et les hashtags, et je pense qu'il est impératif maintenant de diriger le débat vers l'éducation à la tolérance et au respect, parce qu'agresser quelqu'un c'est nier son individualité, c'est nier son droit au respect", poursuit une autre femme.
Puissante, féministe et optimiste, la vidéo réalisée par Léa Bordier réussit son pari : celui de nous mobiliser contre les violences faites aux femmes. "Et maintenant, on fait quoi ?", se demande-t-on après l'avoir visionnée. Eh bien, on poursuit le combat.