Kinan Masalmeh a 13 ans et, comme des centaines de milliers de Syriens, a fui la guerre qui ravage son pays depuis maintenant plus de quatre ans, coûtant la vie à plus de 215 000 personnes. Arrivé avec des milliers de réfugiés en Hongrie, il y a quelques jours, il cherche à poursuivre son chemin vers l'Autriche et l'Allemagne mais demeure bloqué par la police à la gare de Budapest.
Loin des théories fumeuses et de la xénophobie entretenue par tout un pan de la classe politique européenne, dont le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, pour qui l'afflux des réfugiés menacerait "les racines chrétiennes" de l'Europe, Kinan Masalmeh a exposé au micro d'Al Jazeera les réalités de l'exode et rappelé une réalité simple : ces hommes, femmes et enfants préféreraient vivre en paix chez eux.
Et l'adolescent de lancer un appel simple à la communauté internationale : "S'il vous plaît, aidez les Syriens. Les Syriens ont immédiatement besoin d'aide. Mettez juste un terme à la guerre. Nous ne voulons pas rester en Europe".
Une vidéo publiée mercredi 2 septembre, le même jour que la photographie du corps d'Aylan Kurdi, retrouvé mort sur une plage turque. Âgé de 3 ans, ce petit Syrien a perdu la vie dans le naufrage de l'embarcation censée amener sa famille de la ville côtière de Bodrum à l'île grecque de Kos. Son frère de 5 ans, Galip, a connu le même destin tragique. Un cliché apparu à la Une de nombreux journaux européens, sommant la classe politique d'agir, et partagé à des milliers de reprises, sur Twitter, avec le mot-dièse #KiyivaVuranlnsanlik, littéralement "l'humanité échouée".