"Mom Bod" : et si les femmes avaient elles aussi le droit d'avoir de la brioche ?

C'est le phénomène du moment : le "Dad bod" ou l'engouement pour les hommes arborant une petite brioche, révélé par une étudiante américaine dans un article très sérieux sur les raisons de l'attirance des femmes pour ces derniers. Sauf que le mouvement était à peine né que Twitter réclamait l'avènement du "Mom bod", c'est-à-dire l'équivalent pour la gent féminine, afin de mieux dénoncer "deux poids deux mesures" au sujet des canons physiques.

L'argument de ces internautes est on ne peut plus légitime : pourquoi ne valoriserait-on pas aussi le corps de ces femmes qui, comme leurs homologues masculins, ont quelques kilos en trop mais préfèrent s'en jeter quelques-uns plutôt que de suer sur leur vélo d'appartement ?

Comme le fait remarquer à juste titre l'écrivain Brian Moylan sur le site de Time, il y a évidemment quelque chose d'hypocrite dans le fait d'accepter, pis, de trouver sexy les bouées des hommes et de ne pas réagir de la même manière devant les bourrelets des femmes. Et Brian Moylan de citer à juste titre l'exemple de l'acteur Seth Rogen, qui symbolise assez bien le phénomène du "Dad Bod" en vertu de son ventre replet et de son physique de nounours gentil, mais dont les compagnes dans les films de Judd Apatow n'affichent, elles, pas un pet de gras.

"C'est bien là que se situe le problème avec le "Dad bod" : il contribue à renforcer les inégalités au sujet de ce qui est acceptable pour les hommes et pour les femmes. Tandis que ces dames doivent aller au cours de Pilates et faire attention à la moindre petite calorie qu'elles ingèrent, les hommes, eux, sont libres de paresser, de s'empiffrer de toutes les chips et de tout le guacamole qu'ils souhaitent tout en exigeant que leurs compagnes gardent la ligne", souligne à juste titre l'écrivain.

Alors que le seul équivalent existant au "Dad bod" est la "MILF" ("Mother I'd Like to Fuck") qui fait de la mère un objet sexuel potentiel, il serait en effet de bon ton de soutenir les femmes et de les aider à accepter leur corps, quelle que soit leur apparence, plutôt que de les encourager à perdre leurs kilos de grossesse, par exemple, le plus vite possible.

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