"Send Nudes" ("Envoyez des photos nues"). C'est avec cet objet, accompagné d'un emoji yeux, que la marque Boohoo envoyait à ses clientes une newsletter présentant une offre promotionnelle le 15 juillet dernier. Un jeu de mots en référence aux tons nudes des vêtements portés par le modèle, qui n'a pas rencontré le succès espéré.
En effet, l'organisation britannique Advertising Standards Authority (l'équivalent de notre CSA) a été saisie suite à l'envoi de la newsletter et a rendu son verdict ce mercredi 16 octobre. Pour elle, la publicité de Boohoo se montre "socialement irresponsable" envers la clientèle de l'enseigne, composée essentiellement de jeunes femmes âgées de 16 à 24 ans.
L'Advertising Standards Authority reproche à la marque d'utiliser une expression ("send nudes") régulièrement utilisée pour harceler sexuellement les jeunes femmes et qui, selon elle, n'a donc pas sa place dans une publicité.
"Dans l'objet d'un mail, sans aucun contexte, la phrase 'Envoyez des nus' peut s'avérer déconcertante pour certaines personnes, tout particulièrement celles qui ont une expérience de harcèlement lié à ça" justifie l'organisme britannique, relayé sur Metro UK. Celui-ci a demandé à Boohoo de ne plus utiliser cette campagne et de s'assurer que ses publicités "soient plus socialement responsables" à l'avenir.
La marque Missguided a elle aussi été épinglée par l'Advertising Standards Authority qui lui reproche "d'objectifier le corps des femmes". En ligne de mire, un spot publicitaire diffusé en juillet dernier dans le cadre de l'émission de télé-réalité Love Island, dans lequel plusieurs jeunes femmes se dévoilent en bikini dans des positions suggestives.
Une décision que l'ASA justifie en expliquant : "Nous considérons que l'effet cumulatif des différentes scènes du spot montrait que, dans l'ensemble, les produits sont présentés de façon excessivement sexualisée, invitant les téléspectateurs à considérer les femmes comme des objets sexuels." Elle ajoute "parce que la publicité objectifie le corps des femmes, nous avons conclu qu'elle était irresponsable et pouvait avoir de sérieuses conséquences."
Deux décisions consécutives qui ont le mérite de vouloir lutter contre l'hypersexualisation des femmes dans la publicité. Une façon de faire bouger les lignes, petit à petit.