Sortir de la misère des villageoises vietnamiennes en leur offrant un emploi, tel est l’objectif poursuivi par la fondatrice d’Amour de Soie et des Autres. De grand-mère vietnamienne, Monique Amar a été bercée par cette culture. « J’ai grandi en mangeant les plats traditionnels vietnamiens. Mon histoire d’amour avec ce pays a commencé dès mon plus jeune âge », se rappelle-t-elle. Mais ce n’est qu’en 1973 qu’elle le découvre pour la première fois : d’abord Saigon puis Phnom-Penh. Là, alors que la guerre sévit, elle aide pendant trois mois les équipes de l’ONU en s’occupant d’enfants orphelins.
En 1996, à la faveur d’un voyage professionnel de trois ans, Monique Amar retourne au Vietnam. Cette fois, elle y découvre le Nord et la ville d’Hanoï. « J’en suis immédiatement tombée amoureuse, raconte-t-elle. Je m’y suis fait beaucoup d’amis, aussi bien des Français expatriés que des Vietnamiens. En 2007, j’ai rencontré une jeune femme qui faisait faire de la broderie à des habitantes des campagnes afin qu’elles puissent scolariser leurs enfants. » En effet, l’école étant payante, rares sont les familles ayant les moyens d’y envoyer leur fille. Une fois adulte, la plupart d’entre elles n’ont donc d’autres recours que la prostitution pour vivre.
De retour à Paris, Monique Amar démarche les entreprises et leur proposent ces broderies. Finalement un grand groupe hôtelier accepte de passer une commande. « Cette commande de 6 000 pièces, à laquelle s’est ajouté un don personnel de 3 000 euros, a permis de lancer l’activité de l’association en 2008. Cette même année nous avons pu scolariser 50 enfants simplement en donnant du travail à leurs mères. Aujourd’hui la plupart de ces enfants sont encore scolarisés et certains ont même été diplômés ».
Au fil des ans et des rencontres, Amour de Soie et des autres diversifie son activité. « Au Vietnam, les villages sont organisés en métiers », explique Monique Amar. C’est ainsi qu’elle découvre un hameau spécialisé dans la confection d’éventails traditionnels. « Ce sont aujourd’hui les produits qui se vendent le mieux, se félicite-t-elle. C’est un support de communication original pour les entreprises. » Pour preuve, en 2008, la SNCF s’est rapprochée de l’association pour promouvoir ses « Trophées du Tourisme responsable » par le biais de ces éventails. Dans la même lignée, des éventails « Lagardère publicité » ont été conçus dans le cadre du tournoi Roland-Garros. « Mais le succès qui a vraiment permis de mettre en lumière l’association a été la confection de 20 000 éventails à l’effigie de Mylène Farmer pour sa tournée de 2009. Pour cette opération, 52 femmes ont été mobilisées pendant trois mois et une centaine d’enfants ont pu être scolarisés ». Forte de cette réussite, Amour de Soie et des autres en a ensuite réalisé pour la tournée du chanteur M et a reçu des commandes de La Poste, Vente-Privée.com, etc. Autant d’opérations qui lui ont permis d’équiper plusieurs écoles en mobilier de première nécessité.
Aujourd’hui Monique Amar poursuit ce qui est devenue, année après année, « une aventure familiale ». L’association vient ainsi d’ouvrir une boutique en ligne sur laquelle elle commercialise des produits en soie faits main et projette d’équiper une classe en matériel de musique. Consécration suprême, le 5 décembre dernier, elle figurait parmi les nominés susceptibles de se voir décerner le Prix de la Solidarité du Reader’s Digest qui récompense chaque année des associations humanitaires portées par des bénévoles. Une soirée au cours de laquelle, Monique Amar et tous les bénévoles, parrains et marraines qui l’entourent ont reçu le Prix « Coup de cœur » attribué par la Banque humanitaire et une dotation de 1 500 euros pour poursuivre ses actions.
Le site de l’association Amour de Soie et des autres
Crédit photo : Amour de Soie et des autres
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