« J’ai toujours aimé les chevaux. Enfant, j’ai commencé par faire des balades au centre équestre. A l’adolescence je me suis mise à penser à mon futur métier ; il y a une chose que je savais : je voulais être en contact avec les chevaux.
Presque par hasard j’ai découvert l’AFASEC de Mont de Marsan, dans les Landes. C’est une sorte de sport-études qui prépare les jeunes aux métiers des courses hippiques. Je ne connaissais pas le métier de jockey mais comme j’étais petite, légère (1m50 pour 49 kg) et que j’aimais les chevaux, on me l’a présenté.
Lorsque l’on est jockey, il faut entrainer les chevaux pour la compétition, leur apprendre à courir, les muscler, leur faire prendre de la vitesse… Et il faut aussi savoir monter ! J’ai commencé l’apprentissage à 13 ans, ensuite, tout est allé très vite ! »
« J’ai participé à ma première course à 16 ans, à Mont de Marsan. Cette année là j’ai remporté mes premières courses dans le sud-ouest.
Ensuite j’ai commencé à courir dans de plus grandes courses comme celles de Saint-Cloud. Dans ce métier, lorsque l’on est une femme, il faut tout donner, autant qu’un homme, même plus ! J’étais déterminée et je me suis mise à gagner de nombreuses courses. Ma carrière a débuté sur les chapeaux de roues.
Entre 2000 et 2003, j’ai gagné de nombreux quintés. Ce sont des évènements très médiatisés, du coup j’ai eu beaucoup de notoriété pendant ces années. C’était mon heure ! Même quand j’avais un cheval supposé moins bon, j’aimais beaucoup jouer, je sortais même favorite de la course ! Je me souviens, les gens disaient « joue la fille ! ». Les entraineurs m’aimaient beaucoup.
« En 2003, je suis tombée lors d’une course. Pendant trois mois, je suis restée immobilisée. Je ne pouvais plus courir. Durant un an, j’ai été arrêtée. Pendant cette période, les gens m’ont soutenue, j’ai reçu près de 300 lettres !
En 2004, j’ai repris la course alors que je n’avais pas le droit et que ça pouvait nuire à ma santé, mais la course me manquait !
J’étais partie en tant que numéro un, je ne voulais pas tout perdre ! Je ne voulais pas arrêter, ni décevoir les gens… »
« Les courses hippiques, c’est un milieu très spécial.
Après mon accident, les gens disaient que je n’avais plus le même niveau. Les agents de jockeys ont essayé de me rabaisser ; du coup, je n’avais plus de cheval, je ne pouvais pas monter dans les courses et donc je ne pouvais pas gagner !
Aujourd’hui, je continue de courir à cheval mais particulièrement dans les courses de femmes où je fais toujours de bons résultats mais où je suis moins populaire…
Mentalement, jockey, c’est un métier très dur. Un jour vous êtes en haut de l’affiche, le lendemain, vous n’y êtes plus. Le facteur chance joue aussi… Le métier de jockey, c’est un beau métier, j’adore ce que je fais ! Malheureusement lorsque l’on entre dans la compétition c’est vite écœurant… C’est de l’argent facile, de la gloire facile, mais il faut vraiment avoir des épaules solides ! »
- Compétences : Pour devenir jockey, le plus important est d’avoir la passion des chevaux. En ce qui concerne les centres de formation, il ne faut pas de compétences spécifiques pour y entrer.
- Formation : L’AFASEC (Association de formation et d’action sociale des écuries de courses) s’occupent de former les futurs jockeys au sein de divers centres équestres ; ces derniers se trouvent à Chantilly, Maisons-Laffitte, Lyon-Bron, Marseille-Cabriès, Mont-de-Marsan et Pau. Les centres de Grosbois et Graignes accueillent la plupart des apprentis ou élèves spécialisés dans le trot.
Pour que chaque élève puisse prétendre à un emploi en fin de cursus, l’AFASEC recrute un nombre restreint de candidats, chaque année.
- Salaire : Un jockey touche le même salaire qu’un ouvrier qualifié au sein des autres corps de métiers (ouvriers du bâtiment, etc.). Les salaires sont calculés en fonction de la région où se trouve l’écurie. En région parisienne, ils varient de 915 à 1 375 euros nets mensuels. En province, ils sont moins élevés, autour de 763 euros nets.
Une part du salaire est constituée par un intéressement aux résultats obtenus en course par les chevaux de l’écurie. Autant dire que l’entraînement a une importance considérable dans le salaire.
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