D’après les avocats new-yorkais de Dominique Strauss-Khan, l’ex-patron du FMI devrait être protégé par une immunité diplomatique face à la plainte déposée à New York par Nafissatou Diallo pour « agression sexuelle ». « La plainte doit être classée », a déclaré l'avocat Amit Mehta, lors de la première audience de la procédure civile qui s’est tenue mercredi. Cette audience est intervenue deux jours après la mise en examen de l'ancien patron du FMI à Lille pour « proxénétisme aggravé en bande organisée » dans l'affaire du Carlton, un crime passible de vingt ans de réclusion criminelle et trois millions d'euros d'amende.
Pour défendre son client, l’avocat de DSK s’est appuyé sur la Convention internationale sur les privilèges et immunités des agences spécialisées, adoptée par les Nations Unies en 1947. Le juge McKeon, 63 ans, lui a posé des questions parfois très techniques pendant plus d’une heure. « Vous ne diriez pas qu'il agissait dans le cadre de ses fonctions lorsqu'il a rencontré Mme Diallo ? », a-t-il demandé à l’avocat.
A ce propos, McKeon a notamment mis en avant la réglementation du FMI selon laquelle ses responsables et employés peuvent prétendre à une immunité, mais dans le cadre de leurs fonctions. Il a précisé qu'il rendrait sa décision « rapidement ».
Sur 90 minutes d’audience, plus d'une heure a été consacrée à l'interrogatoire des avocats de DSK. L’avocat de l’ex-patron du FMI a accusé Mme Diallo de vouloir « plus d'argent, mais elle n'aura pas ça de M. Strauss-Kahn ». Et il n'a pas exclu de faire appel, si le juge ne devait pas retenir l'argument de l'immunité.
Le représentant de Mme Diallo a parlé pendant un petit quart d'heure à l'audience en affirmant que DSK ne pouvait se prévaloir d'une immunité totale, lorsqu'il a, a-t-il accusé, « sauvagement agressé » la femme de chambre le 14 mai.
S’exprimant après l’audience, Kenneth Thompson, l’un des avocats de la plaignante, a déclaré qu’aucun accord à l’amiable de serait accepté. « Nous n'allons pas parler d'un règlement à l'amiable, ma cliente a le droit de venir au tribunal et que justice soit rendue. Elle attend de pouvoir témoigner », a-t-il précisé.
Mme Diallo avait porté plainte au civil le 8 août 2011, afin d’obtenir des dommages et intérêts, en parallèle de la procédure pénale. Cette dernière avait été abandonnée le 23 août, le procureur ayant des doutes sur sa crédibilité.
Alexandra Gil
Source AFP
Crédit photo : AFP
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