Le district d'Uthukela, en Afrique du Sud, vient de lancer un programme pour accorder des bourses d'études aux jeunes filles qui restent vierges pendant leur cursus. Une initiative qui a provoqué la colère des associations de défense des droits des femmes, qui dénoncent notamment le caractère discriminatoire de ce programme, les jeunes hommes n'étant pas soumis à de tels tests.
"C'est un nouveau programme que la mairesse a lancé cette année", a déclaré un porte-parole de la municipalité située au sud-est du pays au Guardian. Le but de cette initiative est d'encourager "les jeunes filles à rester pures et sexuellement inactives et à se concentrer sur leurs études". Les candidates à cette bourse devront se plier régulièrement à des examens médicaux, en particulier à leur retour devacances, afin de prouver que leur hymen est intact, a ajouté ce dernier.
L'association POWA ("The People Opposing Women Abuse", soit "Les citoyens contre les abus faits aux femmes" en anglais) s'est déclarée choquée que l'argent des contribuables soit ainsi utilisé pour violer les droits des femmes. "POWA est scandalisé d'apprendre que des jeunes filles vont subir des tests de virginité pour pouvoir recevoir des bourses. C'est une violation de leurs droits", a déclaré la directrice de l'association Nonhanhla Mokwena.
Le Guardian précise que de nombreux étudiants sud-africains comptent sur les bourses d'état pour pouvoir poursuivre leurs études à l'université. L'augmentation importante des tarifs d'inscription l'an dernier avait suscité des violentes protestations à l'échelle nationale l'an dernier.
Instrument de contrôle des femmes, les tests de virginité existent dans de nombreux pays. En 2014, la police indonésienne avait fait la Une des médias quand l'association Human Rights Watch avait révélé qu'elle soumettait les candidates à de tels examens. L'association avait auparavant dénoncé les tests de virginité imposés aux Egyptiennes arrêtées par l'armée lors du Printemps arabe en 2011.