La consommation d’alcool des jeunes Français a de quoi inquiéter. Une étude publiée ce mardi 7 mai par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire a recueilli les résultats de deux enquêtes scolaires menées auprès de plus de 10 000 élèves. Concernant les plus jeunes, ils sont 7% en sixième à avoir déjà été ivres, et six sur dix ont déjà consommé de l’alcool, le plus souvent dans un cadre familial. Les auteurs de l’étude soulignent que l'alcool est « la substance psychoactive la plus précocement expérimentée à l’adolescence ». Une première gorgée de bière qui n'est pas sans danger.
Les chiffres explosent lorsque les adolescents grandissent. Ainsi, arrivés en terminale, ils sont 69% à avoir déjà été ivres et un élève sur quatre consomme de l’alcool plus de deux fois par semaine, un chiffre qui ne dépasse pas les 3% pour les élèves de 4e. Philippe Batel, alcoologue à l’hôpital Beaujon, explique au micro d’Europe1 les changements de comportements que l’étude dénote : « auparavant, l’ivresse était un accident d’alcoolisation. Aujourd’hui, "la défonce" c’est ce qu’ils recherchent », analyse-t-il, soulignant que « le vocabulaire qu’utilisent ces jeunes est très significatif : c’est celui qu’on entendait autrefois dans la bouche des cocaïnomanes ».
De même que la consommation, le type d’alcool diffère selon l’âge. Au collège, les boissons les plus consommées sont le cidre et le champagne. Pour les lycéens, c’est la bière et les alcools forts que l’on retrouve en tête du sondage, sauf chez les filles qui semblent moins apprécier la bière que leurs camarades masculins. Il n’y a d’ailleurs pas de parité concernant l’alcoolisation des jeunes : les garçons tendent à boire plus que les filles. Depuis la loi du 21 juillet 2009, les jeunes de moins de 18 ans n’ont pas le droit d’acheter de l’alcool. Une mesure qui, en pratique, n’est pas toujours respectée par les établissements, ou aisément contournée par les mineurs.
Victoria Houssay
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