Des effets durables
Une étude a été menée sur 95 jeunes femmes dont 40 ont alterné beuveries (quatre verres à la suite pour une fille et cinq pour les garçons) et longues périodes de sobriété. Les chercheurs ont alors observé que les effets indésirables de l’alcool perdurent malgré ces périodes prolongées d’abstinence, comme l’explique Susan Tapert, professeur de psychiatrie à Stanford et coauteure de l’étude : « l’activité dans plusieurs régions du cerveau, notamment les capacités d’attention et de mémoire, est réduite à la suite de beuverie par rapport à celles qui ne boivent jamais d’alcool ». Il y a donc danger car « cela suggère que les adolescentes pourraient être particulièrement vulnérables aux effets négatifs d’une consommation excessive d’alcool ».
Pourquoi les filles sont-elles plus affectées que les garçons ?
Le développement cérébral expliquerait cette différence. « Le développement du cerveau chez les filles est plus précoce que chez les garçons, de un ou deux ans » explique Susan Tapert et l’abus d’alcool les toucherait donc davantage. Les hormones sont également en cause. Le métabolisme est plus lent chez les filles, l’indice de masse graisseuse plus élevé et le poids en moyenne inférieur. Tous ces paramètres seraient donc à l’origine de la persistance des effets négatifs d’une consommation excessive d’alcool parmi la gent féminine. L’autre explication concerne l’engouement des filles pour ce qu’on appelle les « premix », des boissons alcoolisées au goût très sucré qui les inciteraient à boire plus.
En France, on note cependant que ce phénomène est moins répandu, les garçons buvant plus d’alcool que les filles. Mais dans les pays nordiques, tels que le Danemark, la Finlande et le Royaume-Uni, adeptes du binge-drinking (technique qui consiste à ingérer le plus d’alcool en un temps record), où les filles boivent plus que de raison, l’étude devrait les faire réfléchir à deux fois avant d’aller prendre un verre.
Claire-Marie Allègre
(Source : google news)
Créditr photo : BananaStock
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