Après avoir constitué un recueil de 30 études sur le sujet, Rémy Gauzit, membre de la Spilf*, s’est aperçu que les génériques utilisés en intraveineuse dans les hôpitaux pourraient avoir une efficacité inférieure aux princeps.
En Colombie par exemple, des essais menés sur des souris ont permis de montrer une diminution de l’efficacité thérapeutique avec des génériques de la vancomycine. Si la molécule utilisée est bien la même dans les deux antibiotiques, la concentration et la quantité d’impuretés contenues à l’intérieur sont différentes. Dans les génériques, le taux de vancomycine utilisé est moindre tandis que le taux d’impuretés est deux à trois fois supérieur à celui contenu dans le princeps ! Pour Rémy Gauzit, cette affaire est une « priorité de santé publique ». D’autant plus qu’une autre étude, grecque cette fois-ci, a montré que sur 600 patients opérés du cœur, 12,8% des malades traités par le générique ont développé une infection contre 2,5% des patients soignés par la molécule d’origine !
Le médecin affirme cependant ne rien avoir « contre les génériques » mais concède qu'« un certain nombre de question se posent ». « Il est impératif de se donner les moyens d'y répondre » ajoute-t-il. L’étude ne remet tout de même pas en cause les génériques que l’on peut trouver en pharmacie, elle concerne uniquement ceux utilisés dans les hôpitaux en intraveineuse.
* Société de pathologie infectieuse de langue française
Claire-Marie Allègre
(Source : Le Parisien)
Crédit photo : Comstock
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