Aung San Suu Kyi, fraîchement élue au Parlement birman le 1er avril 2012, alerte les puissances internationales sur d’éventuels gels des sanctions à l’encontre de son propre pays. En effet, l’opposante au régime de la junte qui a gouverné le pays de 1988 à 2011, est restée en résidence surveillée voire en prison, durant une grande partie de ces années. Une surveillance accrue dès 1990 après qu’elle eut remporté les élections générales pour le poste de Premier ministre, des élections annulées par la junte au pouvoir. Figure de l’opposition, Aung San Suu Kyi vient d’obtenir son passeport, un droit qui lui était refusé depuis près de 15 ans. Mais le prix Nobel de la Paix de 1991 reste prudente sur les évolutions démocratiques dans son pays : « Le processus de démocratisation n'est pas irréversible ».
Lors d’une visioconférence, diffusée à Washington à l’Institut de l’ancien président George W. Bush, Aung San Suu Kyi a tenu à rappeler que 271 prisonniers politiques sont toujours enfermés dans les prisons birmanes : « Il ne devrait pas y avoir de prisonniers politiques en Birmanie si nous sommes sur le chemin de la démocratisation ». Elle a également mis en garde contre la levée des sanctions, demandée lundi par le sénateur américain John McCain et qui a été mise en œuvre par l’Union européenne dès le 26 avril même si l’embargo sur les armes a été maintenu. Et de conclure : « Je ne suis pas opposée à la suspension des sanctions si le peuple des États-Unis a le sentiment que c'est la bonne chose à faire maintenant. Je conseille néanmoins d'agir avec précaution. J'ai parfois le sentiment que les gens sont trop optimistes par rapport à ce qui se passe en Birmanie. »
Laure Gamaury
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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