Scarlett Johansson, Penelope Cruz, Emma Stone, Cate Blanchett, Valérie Lemercier, nombreuses sont les actrices à ne pas s'être exprimées sur un sujet très clivant, malgré leur expérience commune : faut-il boycotter Woody Allen ? L'interrogation est toujours d'actualité.
Un boycott qu'on associe naturellement à une expression aujourd'hui (trop) galvaudée : la cancel culture. Cette culture dite de "l'annulation", c'est un phénomène de société désignant le boycott, donc, des oeuvres d'un artiste sous le feu d'accusations. La plupart du temps, d'allégations ayant trait aux violences sexistes et sexuelles. En France, la question s'est posée pour Gérard Depardieu. Une enquête entière a même été dédiée au sujet, proposée à tous les Français : elle se consulte sur cette page.
Woody Allen quant à lui fait l'objet d'allégations d'inceste et plus précisément, est accusé d'agression sexuelle par sa fille adoptive, Dylan Farrow.
Et justement, une grande actrice s'est confiée sur un point : regrette-t-elle réellement d'avoir tourné sous sa direction, malgré les accusations ? Sa réponse est nette : non. Et cela n'a pas manqué de faire réagir.
Cette actrice, c'est Rebecca Hall.
On a pu la voir aux côtés de Scarlett Johansson, Penelope Cruz et Javier Bardem dans Vicky Cristina Barcelona, puis dix ans plus tard, avec Selena Gomez, Elle Fanning et Timothée Chalamet dans Un jour de pluie à New York. Un film de Woody Allen un brin passé sous les radars. Deux collaborations sur les plateaux donc. Hall a également tourné dans certains films remarqués, comme l'ovni Resurrection.
Mais ses propos sur Woody Allen dérangent beaucoup sur la Toile. En interview, rapporte le magazine Variety, elle s'est confiée, peut être un peu trop : "Je ne regrette pas d’avoir travaillé avec lui. Il m'a donné une excellente opportunité de travail et il a été gentil avec moi... "
Rebecca Hall s'était excusée en 2018 pour avoir travaillé avec Woody Allen, accusé d'agression sexuelle.
Mais elle le regrette aujourd'hui, et explique pourquoi : "Je ne pense pas que ce soit la responsabilité de ses acteurs de parler de cette situation". Elle tient cependant à préciser rapidement à propos du metteur en scène new yorkais : "Je ne lui parle plus, mais je ne pense pas que nous devrions être ceux qui font le rôle de juge sur les allégations portées contre lui. En fait, ma politique est d'être un artiste"
Les internautes s'en insurgent. Florilège : "Il ne s'en serait pas pris à elle, elle a plus de dix-huit ans", "C'est bizarre de dire ça", "retirer des excuses 6 ans plus tard est vraiment quelque chose d'hilarant", "Une déclaration plutôt pathétique. Soit elle devrait garder la bouche fermée avant, soit maintenant", "Cette déclaration est la pire de toutes", "C'est une bonne chose de pouvoir travailler avec un sale type et ensuite simplement dire à quel point cela a été bon pour votre carrière : bienvenue à Hollywood".
Suite aux révélations à propos du réalisateur, Rebecca Hall avait fait don du salaire qu'elle avait gagné dans ce film au fonds de Time's Up, le mouvement hollywoodien pour soutenir les droits des femmes à Hollywood et dénoncer les violences sexistes et sexuelles dans l'industrie.
Désormais, elle explique que "cette affaire est compliquée" et qu'il y a "des complications et des nuances dans ces histoires". Tout en précisant cependant l'espace de propos qu'on constate pétris de paradoxes et de contradictions : "C'est important de croire les femmes".