Ici il n’est pas question pour ces experts confirmés de juger du bienfondé de la scène en elle-même, mais du style, des exagérations, de la maladresse de l’auteur, avec forces d’images assez hasardeuses. Jugez plutôt: «Il plongea deux doigts dans sa vulve et commença à sonder son canal vaginal, comme s'il cherchait ses clés de voiture perdues». Voici l’exemple de drôleries épinglées par les spécialistes du Litterary Review en 2005, et publiées (sans citer l’auteur) sur leur compte Twitter (@literaryreview) avec le hashtag #badsex.
Eric Reinhardt, parmi les nominés
Ces journalistes chevronnés ont ingurgité une quantité gargantuesque de plus ou moins bonne littérature pour dénicher ces « perles », et réduire la liste des nominés, qui compteront cette année un Français, Eric Reinhardt. La faute, semble-t-il à une traduction tardive de son ouvrage Le Système Victoria, paru en 2011 en France, et seulement cette rentrée au Royaume-Uni.
Cette année, de toute façon, les membres du Literary Review y sont résolus: la palme sera, à partir de cette année, internationale. Les britanniques n’ont en effet pas l’apanage de la maladresse en termes d’écriture de scènes suggestives. Écrivains de tous les continents: soignez donc un peu plus vos pages olé olé !
Voici donc la «shortlist» que les juges ont retenu:
My Education, de Susan Choi,
The Last Banquet, de Jonathan Grimwood,
House of Earth, de Woody Guthrie,
Motherland, de William Nicholson,
Le Système Victoria, d'Éric Reinhardt,
The World Was All Before Them, de Matthew Reynolds
The City of Devi, de Manil Suri
Secrecy, de Rupert Thompson