Chaque changement est important. Surtout lorsqu'il s'agit de modifier notre façon de consommer. Miser sur des baskets écoresponsables plutôt que d'éternels modèles dont la production ravage l'environnement incarne donc un geste quasi militant. Même si l'option la plus éthique reste la seconde main ou d'user ses chaussures jusqu'à la corde, lorsque le besoin de les renouveler arrive, mieux vaut se tourner vers des options qui font des matériaux recyclés sourcés localement une priorité.
Car pour illustrer rapidement l'impact de la fabrication de chaussures sur l'environnement : l'élevage de bovins dédiés au cuir de vache est, par exemple, responsable de 80 % de la déforestation de l'Amazonie. Une paire sur sept vendue en France contiendrait d'ailleurs du cuir issu de ces élevages. Et avec 6,5 paires achetées par an et par personne (chiffre faisant des Français·e·s les deuxième plus gros consommateurs de la catégorie au monde), les calculs ne sont pas bons.
Afin de remédier à ce fléau, voici sept marques de baskets green, pour courir partout en restant écolo.
La marque brésilienne a été l'une des premières à proposer des alternatives écoresponsables et éthiques aux modèles de baskets plus classiques. Depuis 2005, les étapes de production de ses chaussures sont améliorées pour réduire au maximum l'impact environnemental. "Nous avons décidé de fabriquer des baskets, car ce produit est un symbole pour notre génération et notre époque", expliquent les fondateurs sur leur site. "C'est aussi un produit qui cristallise les grands enjeux de la mondialisation par sa production, sa diffusion et son utilisation."
Pour donner vie à ses paires au design épuré et aux gammes de couleur multiples, Veja utilise du coton bio, du cuir sans chrome et au tannage végétal, du caoutchouc naturel ou du polyester recyclé, dénichés localement. Une approche qui fait leur succès : aujourd'hui, la griffe a créé pas moins de 25 modèles originaux. Cette saison, on remarque surtout la V10 Vegan White Petal, légèrement compensée, idéale pour marcher longtemps.
V10 Vegan White Petal, 130 euros. Veja
Gaïa et Nérée sont les deux nouvelles créations végétales et locales du Coq Sportif. Dans la mythologie grecque, Gaïa, c'est la Terre, la déesse mère, et Nérée, le dieu de la mer. Des appellations qui font référence à la nature, et pour cause : les baskets sont réalisées au Portugal à partir de raisin. Ou plus précisément, de résidus non utilisés après extraction des jus pour la production du vin ou de la grappa.
La semelle intérieure est fabriquée en liège, la semelle extérieure en caoutchouc, et les lacets en coton, le tout sourcé en Italie. Côté design, on a le choix entre un modèle classique et une ligne plus sportive et travaillée. Un engagement en ligne avec les récentes décisions de la marque, qui avait assuré en 2019 ne plus avoir recours au plastique dérivé du pétrole.
Gaïa, 115 euros, Nérée, 130 euros. Le Coq Sportif
Avec ses scratch confectionnés à partir de chutes de denim bio, son cuir tanné sans chrome et sa semelle cousue (et fixée grâce à une colle à base d'eau) pour être confortable et résistante, la basket de la griffe française 1083 séduit.
D'ailleurs, 1083, c'est pour les 1083 km qui séparent les deux villes les plus éloignées de France. Car au lieu des 65 000 km parfois parcourut par un jean conventionnel (le produit phare de la marque) pour être fabriqué, tous les composants des modèles 1083 sont sourcés et assemblés... à maximum 1083 km. Forcément, on prend.
913 basses blanc/super denim, 149 euros. 1083
La créatrice britannique prône le prêt-à-porter vegan et respectueux des animaux depuis des années déjà. En plus d'une ligne unisexe qui contribue à redéfinir les codes de genre, elle sort cette saison une nouvelle paire de baskets écoresponsables à se damner. Couleurs, forme, détails : tout y est. Et, cerise sur le gâteau (sans oeufs), elles sont concoctées à partir de déchets recyclés afin de former un polyester qui promet 50 % de consommation d'énergie en moins que le polyester vierge.
A celles et ceux qui commenteraient que les chaussures ou sacs à main vegan dépourvus de vrai cuir impliquent davantage de matières synthétiques et donc une nouvelle pollution, elle rétorque auprès de Vogue : "Les animaux tués, les toxines, les produits chimiques, la coupe des forêts tropicales, la nourriture, l'eau et l'électricité nécessaires à la fabrication d'un sac en cuir... C'est bien plus qu'un sac synthétique."
Loop, 395 euros. Stella McCartney
Les Suédois·e·s de Tretorn assurent créer des baskets "durables, à l'empreinte plus propre". La Racket par exemple, présentée comme une basket imaginée pour le court de tennis, est dotée d'une semelle extérieure fabriquée en caoutchouc naturel à 30 %, et d'une nouvelle construction de semelle en caoutchouc recyclé.
La marque l'affirme : la composition du prêt-à-porter doit changer mais aussi notre rapport aux vêtements et chaussures. "Les produits devraient durer longtemps, être réutilisés et éventuellement être recyclés", signent les fondateurs. Sur le site, on lit notamment que, pour Tretorn, "une entreprise durable est une entreprise qui ressemble à un système organique dans lequel toutes les ressources (humaines, naturelles et économiques) sont perpétuellement renouvelées et en équilibre." Et en plus, les modèles sont beaux.
Racket, 100 euros. Tretorn
"Nos baskets sont fabriquées à la main par des maîtres cordonniers de la région italienne des Marches, selon des traditions transmises de génération en génération et réinterprétées à l'aide de la technologie moderne", détaille Yatay. "Entièrement fabriquées en Italie, la qualité de nos matériaux et de nos composants est sans compromis, tout en minimisant notre empreinte carbone."
Le label a même été approuvé par la PETA, association qui se bat pour le bien-être animal. Pour ce qui est de la paire en elle-même, c'est sa couleur jaune puissante baptisée "Paprika Yellow" qui attire l'oeil, plus que sa coupe (impeccable mais classique).
Neven Low Paprika Yellow, environ 182 euros. Yatay
Confort, esthétique et éthique. Avec ces trois adjectifs, on décrit parfaitement les Wool Runners (ou baskets en laine) de Allbirds, enseigne néo-zélandaise qui puise ses ressources directement dans ses champs. "En Nouvelle-Zélande, il y a environ six fois plus de moutons que d'humains", nous apprend l-le site. "Et grâce à leur belle et délicate laine, notre procédé utilise 60 % moins d'énergie que les matériaux employés pour des chaussures synthétiques classiques." Les fibres de laine mérinos seraient d'ailleurs "la meilleure fibre que la nature ait conçue", et si fines qu'elles laissent aussi respirer nos pieds pendant l'effort.
Décidément, un investissement qui vaut le coup, en ligne avec de nouvelles résolutions plus écolos.
Wool Runners, 110 euros. Allbirds