« Mes journées se passeront devant l'Assemblée nationale, jusqu'à ce que mort s'en suive, s'il le faut », assure Béatrice Bourges, contactée par Terrafemina. La porte-parole du Printemps français a entamé une grève de la faim, dimanche 26 janvier, en marge du rassemblement hétéroclite Jour de Colère. La militante anti-mariage gay exige le départ de François Hollande.
« Il ne fait pas son job, il met la France à feu et à sang, il doit être viré », assène-t-elle. Son ambition : « que les députés de l'opposition se positionnent à un mois et demi des élections municipales et disent qu'ils veulent se saisir de l'article 68 de la Constitution ». Révisé par la loi constitutionnelle du 23 février 2007, celui-ci détaille les conditions d'une destitution du chef de l'Etat. « Le président de la République ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour », indique le texte.
Un article impossible à appliquer dans les faits
Si elle assure se placer ici dans le « cadre démocratique », Béatrice Bourges risque de très vite se heurter à la réalité des textes. Premièrement, personne ne peut, à l'heure actuelle, mettre en route une procédure de destitution en se basant sur l'article 68 révisé, puisque la loi organique portant sur son application n'a jamais été adoptée par le Parlement. Et même si tel était le cas, « il faudrait que la responsabilité constitutionnelle du président soit mise en cause. Ce qui n'est absolument pas le cas, il faudrait, par exemple qu'il bloque le fonctionnement de l'Etat », rappelle le constitutionnaliste Didier Maus, sur L'Express.fr.
Aucune chance donc que les députés UMP, dont la grande majorité s'est détournée du Printemps français après la radicalisation des manifestations contre le mariage pour tous, ne répondent favorablement à l'ultimatum de Béatrice Bourges. « Que vont-ils faire face à une vie en jeu ? », menace-t-elle.
Jour de colère : « aucune preuve » de dérapages antisémites pour Béatrice Bourges
Qu'à cela ne tienne, la Constitution attendra, la militante entend par cette action radicale prouver « la non-violence » de son combat. De violence, il en a pourtant été question hier, en marge du défilé du rassemblement Jour de Colère, notamment de slogans antisémites et de saluts nazis, comme en attestent les photographies prises dans le cortège. Béatrice Bourges affirme elle « qu'aucune preuve n'existe » quant à ces agissements.
« On a le droit de douter de tout, je trouve ça très curieux que dans ces moments là, comme par hasard il y ait un journaliste qui soit là ». Quant aux violences en fin de défilé « je ne sais absolument pas si ces personnes faisaient partie de la manifestation, rien ne le prouve », affirme Béatrice Bourges. Pour rappel, 250 personnes ont été interpellées en fin de journée et 19 policiers blessés. Des violences imputés par le ministère de l'Intérieur à des éléments de « l'extrême et de l'ultra droite ».