L'industrie de la beauté ne manque pas de tendances bidons qui s'enrichissent sur les insécurités des femmes et contribuent allègrement à les accroître. Dernière en date : le "face taping" ou "scotchage du visage" si on traduit grossièrement.
Un concept étonnant, à la base utilisé par les kinés pour reposer les muscles à l'aide de bandes adhésives dédiées, qui consiste à se scotcher les côtés du visage pour imiter un lifting, et relever une peau qui se serait affaissée avec les années. Il faudrait placer les bandes sur les rides et ridules du front, sur les sillons nasogéniens, sur les tempes et au coin externe des yeux, et laisser "poser" ce masque une nuit entière, 1 à 3 fois par semaine, d'après Aufeminin.
Pour cette astuce estampillée "anti-âge", la promesse est la suivante : la jeunesse éternelle est à la portée de toutes, à condition de passer au rayon papeterie du supermarché.
Alors certes, inutile d'investir dans une tonnes de crèmes et sérum aux effets discutables, ni de prendre rendez-vous avec un chirurgien esthétique. Les économies sont considérables. Mais on se demande : est-on réellement prête à passer toute une journée, ou quelques heures, la tronche scotchée pour avoir l'air plus jeune ? Visiblement.
Rappelons toutefois, au lieu de se tromper de cible, que les critiques ne devraient pas viser les femmes qui s'adonnent à la tendance, mais bien la société d'avoir réussi à leur inculquer que les corps et les visages qui présentent des signes de vieillesse sont forcément incompatibles avec la notion de beauté. Et le capitalisme d'encourager des complexes qui lui rapportent, qu'on se le dise, une tonne de fric.
Si appliquer des formules aux noms toujours plus compliqués sur sa peau nous fait du bien, la lisser avec du scotch ou lui injecter un botox, tant que ces procédures sont sûres pour la santé, alors banco. Loin de nous l'idée d'ajouter à la dose de culpabilisation déjà costaud que se tapent nos semblables.
On préfère plutôt inviter à la réflexion sur les raisons qui poussent à le faire, et à s'interroger sur un point : qui a dit que prendre de l'âge était un défaut ?