A j-7 du second tour, la stratégie des meetings de dimanche en dit long sur l’état d’esprit des deux finalistes. La pression monte, et tous deux ont cherché à optimiser ce rendez-vous militant, avant de venir s’affronter devant 20 millions de Français mercredi soir, pour le débat d’entre-deux tours.
Une fête pour déclencher l’enthousiasme à Bercy
L’objectif du candidat socialiste pour le meeting de dimanche : galvaniser, emmener avec lui les militants dans la fièvre de la victoire. Le candidat « normal » semble ainsi avoir succombé au « show » tant reproché à son rival de l’UMP. Devant 22 000 personnes (chiffres du PS) réunies au palais omnisport de Bercy, surchauffées par les chansons de Yael Naïm, Sanseverino, ou encore les Neg'marrons avec leur titre de circonstance « le bilan », il s'est abstenu du déroulé de son programme, pour exalter des valeurs telles que le « patriotisme », l’ « identité nationale », qu’il reprend à son compte pour les opposer aux arguments « souverainistes » et à « la peur de l’autre », au « repli » et à la « frilosité » qu’il attribue au camp de la droite.
« L’autre »
Sans citer le nom de son adversaire, François Hollande s’est attaqué à sa campagne et à son manque de « dignité » : « La victoire, je la veux mais pas à n'importe quel prix. Pas celui de la caricature, du mensonge », a-t-il déclaré, affirmant que lui avait « refusé de flatter les sentiments médiocres et les surenchères ». Pour appeler à la mobilisation, le candidat socialiste a encouragé la foule à faire « comme si nous étions en retard, alors que nous sommes en avance. » « Moi, à la différence de l’autre, je ne vous demande pas de m’aider, je ne lance pas d’appels de détresse, de SOS. Je vous demande d’aider votre pays ! » Après son discours, François Hollande s’est même offert un « bis », un retour sur scène imprévu, alors que ses militants avaient entonné la Marseillaise et ne l’attendaient plus. Un grain de folie dans une campagne un peu trop longiligne ?
Toulouse : Nicolas Sarkozy en Multiplex
A Toulouse, le président sortant ne s’adressait pas qu’aux 12 000 personnes présentes (chiffres de l’UMP), mais aussi aux sympathisants réunis dans six autres villes branchées en multiplex sur le discours du candidat de la droite. Baptisée « Sept meetings pour sept jours avant l’élection », l’opération commando pour toucher un maximum d’électeurs a déployé des ténors de la droite partout sur le territoire : Nadine Morano à Limoges, Jean-François Copé à Marcq-en-Barœul, François Fillon à Woippy, Bruno Le Maire à Rennes, Alain Juppé à Lyon, et Xavier Bertrand à Olivet.
Une surprise le 6 mai ?
Dans son discours, Nicolas Sarkozy a exalté le thème de la frontière qu’il veut « réhabiliter en politique », un leitmotiv choisi pour rassembler à la fois les électeurs centristes et frontistes dans l’entre-deux tours. « A l’abri des frontières de la France, il n’y aura pas de frontières ethniques, il n’y aura pas de frontières religieuses. Faites sauter la frontière de la citoyenneté et de la République, et vous verrez les communautés imposer des comportements dont nous ne voulons pas sur le sol de la République française. » Après son meeting, Nicolas Sarkozy confiait à BFM TV sa satisfaction « des milliers de personnes n’ont pas pu rentrer, il y a une atmosphère très fervente », affirmant croire dur comme fer à la surprise de la dernière minute, promettant une mobilisation « extrêmement importante », « beaucoup plus que vous ne l’imaginez ». « Le 6 mai sera une très belle journée » a-t-il déclaré.
Malgré une remontée d’un point dans les sondages ce weekend, Nicolas Sarkozy est toujours donné perdant dans les sondages pour l’élection de dimanche prochain à 47% contre 53% pour François Hollande.
Crédit photo : AFP
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