S'il existe déjà bon nombre de réseaux sociaux axés sur l'écriture (Lettrs, Facebook, Google+...), l'image (Pinterest., Instagram..) ou encore la vidéo (Snapchat....), certains créneaux ne semblent pas encore avoir été totalement exploités. Une jeune start-up parisienne, Bobler, a lancé, depuis 2013, son propre réseau social audio. Si l'utilisation peut sembler surprenante au premier abord, les possibilités offertes sont multiples.
Une fois installé sur son iPhone (l'application n'est pas disponible sur Android), Bobler se veut simple d'utilisation. Il suffit d'appuyer sur le bouton rouge « Rec » pour enregistrer son message d'une durée maximale de 36 secondes. Il est alors possible de le réécouter ou de recommencer avant de le poster directement sur sa page personnelle.
Comme sur Twitter, il est possible de destiner ces « bulles » (dans le jargon du réseau social) à une personne précise grâce à la touche « @ », ou bien de le partager dans le flux d'un sujet précis avec « # » (sport, cinéma, art etc...). Chacun peut alors converser (en différé) à l'oral aussi bien de manière privée qu'en public,
Pour ce qui est de la qualité des enregistrement, Marc-Antoine Durand, le PDG de Bobler, précise que de nouveaux outils viendront s'ajouter et « permettront à n'importe qui de faire de beaux enregistrements, de qualité quasi professionnelle — comme Instagram avec ses filtres photo ».
Cette volonté de remettre au premier plan la voix des utilisateurs à l'heure où l'on préfère envoyer un SMS ou publier un post Facebook plutôt que d'appeler ses proches marque une dimension de réhumanisation des réseaux sociaux et des échanges. : « La voix renseigne l'auditeur sur l'état d'esprit et l'humeur de l'orateur, ses sentiments, sa condition physique… Elle transporte une immense charge émotionnelle, elle est l'instrument du charisme et de la séduction. La prochaine révolution sur Internet, ce sera la voix », explique le PDG de Bobler.
Néanmoins, la collecte de ces données par la start-up interroge. Derrière cette réhumanisation, se dirige-t-on encore un peu plus vers big brother ?
Quoiqu'il en soit, depuis son lancement en version bêta (test) en 2013, le réseau social français connait un relatif succès avec plus 100 000 téléchargement. Nul doute que la curiosité de certains internautes n'y est pas étranger, mais l'intérêt pour ce type de réseaux sociaux est bien là. D'autres start-up sont déjà sur les starting blocks pour concurrencer l'entreprise française, dont la londonienne Yappie.