Aujourd’hui, on loue trop souvent la présence d’autant qu’elle dépasse les normes exigées alors que, vous le savez bien, votre collègue surfe sur Facebook jusqu’à 20h30 pendant que vous êtes déjà partie libérer la nounou et qu’il enverra, en partant, un mail à toute la boîte pour montrer que, lui, il a bossé tard. Oui mais ça, c’est en France que cela se passe car aux États-Unis, on considère qu’une telle personne est mal organisée. D’autant qu’un salarié trop présent ne rapporte en moyenne rien à l’entreprise, selon des études menées par Ron Goetzel. Au contraire, il lui coûte ! « Les coûts liés au présentéisme représentent 18% à 60% des coûts qu’un employeur doit supporter en raison des problèmes de santé de ses salariés. »
Source : vdmaubureau
Partout dans le monde, les Français sont chambrés pour l’importance qu’ils accordent à la nourriture, et à ces déjeuners dont ils ne sauraient se passer. Il semblerait pourtant bien que nous ayons raison de nous attabler devant un bon repas.
Toute bonne négociation se passerait autour d’une table. Une étude menée par Lakshmu Balanchandra et publiée dans la Harvard Business Review (ça ne rigole pas) s’était intéressée au phénomène en faisant négocier deux groupes d’individus. L’un dans une salle de réunion, l’autre au restaurant. Il est apparu que ceux qui avaient négocié au restaurant étaient arrivés à un accord permettant de dégager un profit supérieur de 12% à ceux qui étaient restés au bureau. L’étude a ensuite été menée en salle de réunion, avec ou sans plateau-repas (afin de ne pas imputer la différence à un déjeuner arrosé supposons-nous). Les plateau-repas arrivaient à un résultat 11% supérieur aux autres. Sans appel. Le gâteau 1 - Le PowerPoint zéro.
Mais comment faisait-on avant ? Certainement pas pire, a priori, qu’aujourd’hui où, à peine a-t-on le temps de filer aux toilettes qu’une centaine de mails s’est déversée dans cette boîte inondée qu’on peine à écoper. Résultat, on peine à retrouver son chemin dans ce brouillard informationnel, celui du boulot productif. En 2008, Dick Fadden, un ancien ministre canadien, avait interdit à ses salariés d’utiliser leurs smartphones de 7 heures du soir à 7 heures du matin et pendant les week-ends pour limiter le stress dû au travail. Saint homme.
Quant à la créativité, elle, elle ne pourrait s’épanouir que dans ces moments de pause indispensables. Oublions de travailler de temps en temps car les meilleures idées viennent quand on fait tout autre chose : se détendre, marcher dans la nature ou jouer avec ses enfants. Quoique, peut-être moins quand on joue avec ses enfants...
En 2009, deux chercheurs en psychologie de l’université de Floride ont démontré l’importance du maintien d’un bon taux de glucose dans le sang pour mieux se contrôler, gérer son stress, se départir de toute agressivité. Halte, donc, au 13-14h passé devant son écran à fulminer pendant que les collègues font ripaille. Quant à la cantine d’entreprise, c’est un réseau social du plateau crudités-entrecôte-frites-fromage blanc, il « contribue à la communication, formelle ou informelle, et aide à créer des liens entre personnes de différents services », selon des chercheurs de l’Université Cornell. Oui, mais pas forcément à nous mener à l'orgasme culinaire...
Source : Payetacantine
Bien entendu, il ne s’agit pas de surf professionnel mais bien de ces quelques minutes que vous vous accordez à flâner sur Yahoo ou L’Equipe pour décrocher 5 minutes de votre bilan comptable. Selon Don Chen et Vivien Lim, deux professeurs de l’université de Singapour, surfer sur le Net permet de se reconstituer. Cela produirait un effet semblable à celui d'une bonne marche, plus discrètement mais avec moins de résultats visibles sur les cuisses. En revanche, il est déconseillé de répondre à ses mails perso, lesquels impliquent concentration et, parfois, surprises désagréables qui viendront perturber votre travail. Allez hop, on part en vadrouille sur Terrafemina, c'est pour la bonne cause, votre employeur comprendra ! Dé-ten-dez vous...
Source : hypnoseengif
Toutes ces études et ces belles pensées ont été tirées du livre d'Annie Kahn, "Les râleurs sont les meilleurs et autres vérités scientifiquement prouvées sur l'entreprise" tout juste paru aux éditions Jean-Claude Lattès.