Le président brésilien Jair Bolsonaro s'en prenait déjà à Brigitte Macron via Facebook le 26 août. Et c'est au tour de son ministre de l'Economie, Paulo Guedes, d'attaquer la femme d'Emmanuel Macron sur son physique. Lors d'un débat avec des hommes d'affaires à Fortaleza, au nord-ouest du pays, sur les propos indignes de Bolsonaro le 5 septembre, le pilier du gouvernement local a estimé qu'il y avait beaucoup de "vérité" dans la déclaration du chef de l'Etat, rapporte L'Express.
"Le président l'a dit, et c'est la vérité. Cette femme est vraiment moche", a-t-il lancé à la salle, qui a applaudi ses paroles. Si un communiqué de presse a rapidement été envoyé pour assurer qu'il n'y avait "aucune intention de proférer des offenses personnelles" - et sûrement tenter d'empêcher le tollé international que la déclaration allait provoquer - il n'en a pas fallu davantage à la plus jeune fille de Brigitte Macron, Tiphaine Auzière, pour manifester le dégoût et l'incompréhension que de tels propos lui inspiraient.
Le 6 septembre, l'avocate de 35 ans a ainsi publié une vidéo sur Twitter dans laquelle elle dénonce le comportement de l'exécutif. "Nous sommes en 2019 et des responsables politiques ciblent une femme politique sur son physique", déplore-t-elle sans mentionner le nom de sa mère, un article intitulé "Brigitte Macron 'vraiment moche', dit un ministre de Bolsonaro" dans les mains.
Ne se contentant pas de pointer cet incident spécifique, elle explique que son message s'adresse à toute la classe politique - même en France. "On ne va pas faire de leçons à l'international car la France n'a pas toujours été exempte de tout reproche", lance-t-elle en faisant référence aux députés qui ont sifflé Cécile Dufflot à cause de sa robe à fleurs en 2012, ou aux cris de poule proférés par à l'encontre de Véronique Massonneau en 2013. "Réveillons-nous !", appelle Tiphaine Auzière avant de citer Louis Aragon : "La femme est l'avenir de l'homme. Tous ensemble et dès demain, réagissons, investissons-nous dans nos familles, dans nos entreprises et dans les urnes pour que tous ensemble, on balance nos misos". Elle conclut la vidéo en brandissant une pancarte où l'on peut lire #Balancetonmiso.
Si sur Twitter, on a pu repérer quelques moqueries et jeux de mots, l'ensemble des internautes a cependant applaudi son initiative et apporté leur soutien à Brigitte Macron.
De son côté, le président de la République Emmanuel Macron avait déjà condamné les propos de son homologue brésilien, affirmant qu'il espérait que le pays aurait "très rapidement" un chef d'Etat "qui se comporterait à la hauteur". Au Brésil, de nombreux.ses citoyen.nes expriment aussi leur honte face au comportement misogyne du gouvernement.