Selon une étude américaine récemment publiée dans la revue médicale Cancer, l'exposition au benzène, un solvant rejeté par certaines entreprises industrielles, augmenterait les risques de développer un cancer. Certains cancers du sang seraient ainsi plus fréquents dans les régions où sont installées des raffineries, des industries chimiques ou d'autres usines rejetant ce composé organique déjà reconnu comme étant cancérogène pour l'homme.
À en croire les chercheurs, le nombre de nouveaux cas de lymphomes non hodgkiniens aurait augmenté de 3% à 4% par an aux États-Unis depuis 1970. Un phénomène attribué au système de classement des lymphomes et à l'amélioration des diagnostiques, mais aussi à la croissance de la production industrielle outre-Atlantique. Pour mettre en évidence le lien entre le développement de la maladie et le benzène, l'étude a croisé le nombre de nouveaux cas de lymphomes en Géorgie avec l'emplacement des usines d'où s'échappait ce solvant, dans l'air ou dans l'eau, entre 1999 et 2008. Outre ce lien avéré, les scientifiques ont par ailleurs constaté que plus la distance avec les sites libérant du benzène était importante, moins les malades étaient nombreux. Plus précisément, les scientifiques estiment que le risque de cancer diminue de 0,31% pour environ 1,6 kilomètre parcouru.
« Nous espérons que notre recherche puisse informer les lecteurs des risques potentiels qu'ils courent en vivant près d'installations qui rejettent des substances cancérogènes », a expliqué Catherine Bulka, l'un de auteurs de cette étude de l'université d'Emory, à Atlanta. Il y a quelques années, une étude française avait déjà fait le lien entre le risque de leucémie chez l'enfant et le benzène issu des émanations de la circulation routière.
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