Dernière échéance électorale avant la Présidentielle de 2012, le second tour de ces élections cantonales dépasse de loin les simples enjeux locaux.
Le PS estime qu’une large victoire confortera son rôle de favori en 2012, le FN tente de surfer sur la « vague bleue Marine » afin de faire vaciller les deux grands partis traditionnels et l’UMP souhaite obtenir des victoires isolées mais symboliques (en Corrèze notamment afin de mettre un terme aux velléités présidentielles de François Hollande).
Le premier tour aura été marqué par deux phénomènes : l’abstention (55.71%) et la percée du FN (15%) ; les deux principaux partis, UMP (17%) et PS (25%), n’étant pas véritablement parvenus à mobiliser leur électorat.
L’entre-deux tours de ces élections aura été problématique pour l’UMP quant à la posture à tenir face à la « vague bleue Marine ». Afin de contrer l’extrême droite, une partie de la classe politique a appelé à former un « front républicain » consistant à voter automatiquement pour l'adversaire du FN.
Front républicain vs Front National, ce choix cornélien aura alimenté tous les débats au cours de la semaine. Rappelons que le FN fera face au PS dans 204 cantons. Voilà pourquoi l’unité de la majorité présidentielle a vacillé en début de semaine. Alors que certains semblaient opter pour la voie du ni-ni (Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé) d’autres (François Fillon, Alain Juppé, Valérie Pécresse) semblaient enclins à rejoindre le Front républicain, autrement dit à voter en faveur du candidat socialiste.
Mais, les députés UMP ont fait connaitre leur désaccord avec l’ «option Fillon » à savoir voter contre le FN donc pour le PS. A en juger par les propos de Bernard Debré, député UMP de Paris, « La divergence à la tête de l'Etat est catastrophique ». Suite à la controverse, le Président de la République a convoqué son Premier ministre afin de clarifier la situation. Après ce recadrage/mise au point, François Fillon a rappelé qu’il était « rigoureusement sur la même position » que celle de Nicolas Sarkozy à savoir que la consigne était de « ne pas voter pour les candidats du Front National ». Bernard Accoyer, le président de l’Assemblée Nationale a alors explicité les options recommandées « Le vote blanc ou le vote pour un candidat qui appartient à l'opposition nationale... ».
Selon un sondage Opinion Way-Fiducial les électeurs de droite, rejoignant la stratégie préconisée par l’UMP, seraient 68% à penser s'abstenir ou voter blanc ou nul. Seuls 12% d'entre eux voteraient pour le candidat FN, tandis que 20% des voix iraient au candidat de gauche.
Au PS, dans certains cantons, la ligne du parti est tout aussi confuse. Ainsi, Alain Hirshauer, candidat socialiste sur le canton de Bréhal, rappelle dans un communiqué que « nul n'est propriétaire des voix des électeurs et devant deux candidats de droite, le Parti socialiste ne donnera pas de consigne de vote pour le second tour ».
Pour rappel, la gauche détient actuellement 58 départements, contre 44 pour la droite. Les conseillers généraux élus ou réélus ne disposeront que d’un mandat de trois ans contre six habituellement. Dès 2014, les conseillers généraux et régionaux seront remplacés par les conseillers territoriaux qui porteront les deux casquettes.
Comment ça, le système de vote est plus simple dans Carré ViiiP ?