Le non-respect du Smic est une infraction pénale. Carrefour n’échappe donc pas à la règle et pour la première fois, la Cour de Cassation a donné raison à la CGT et à la CFDT, qui représentaient une dizaine de salariés.
Ceux-ci dénonçaient les salaires chez Carrefour, inférieurs au Smic. Et au final, ce sont 172 salariés qui vont enfin pouvoir réclamer leur dû, à raison de 40 € par mois et par salarié, une somme qui avoisinerai donc les 2500 euros.
En effet, sur la fiche de paye des salariés, une rémunération du temps de pause était incluse, afin d’atteindre le smic, comme l’explique Mohamed Gandouze, délégué CGT du magasin d’Ecully « Depuis 2004, Carrefour, pour arriver au niveau du smic, intégrait un forfait pause à hauteur de 5% ».
Et ce n’est pas la première fois que Carrefour est accusé de non-respect du salaire de ses employés. Selon François Dumoulin, avocat de la CGT, « cet arrêt donne le "la" à tous les contentieux en cours », dont aucun n’est encore arrivé en cassation. D’après un communiqué cité par Leparisien.fr, le syndicat accuse Carrefour de s’enrichir sur le dos des salariés : « Carrefour empoche des milliers d'euros par le biais des exonérations de cotisations sociales mais cela ne l'empêche pas de vouloir encore grappiller sur le salaire de milliers de 'smicards' ». Pour sa part, Carrefour a « pris acte » de l’arrêt, mais a rappelé que ces accusations s’appliquent à des éléments datant de 2009, et dépassent largement le secteur de la distribution. Selon eux, « l'ensemble de ses salariés perçoit une rémunération annuelle supérieure au Smic ».
Carrefour n’est pas le seul groupe accusé de sous-payer ses salariés. Auchan est également concerné et, selon le délégué de la CGT, « beaucoup de magasins vont aux prud’hommes ». Selon le journal les Echos, ce sont plus de 30 000 salariés qui sont dans ce cas.