"Le déchargeur mental permet aux femmes de transférer la charge mentale dans un disque dur, les données pouvant ensuite être ré-uploadées dans le cerveau d'un homme." C'est ainsi que la sexologue et chercheuse en psychologie cognitive Chantal (interprétée par l'humoriste et autrice féministe Laura Domenge) présente son projet censé révolutionner le quotidien des couples.
Une sorte de clé USB que l'on passe de l'oreille de madame (Elodie Poux) pour en retirer de précieuses données, pour la brancher dans celle de monsieur afin qu'il daigne enfin s'occuper des courses, des factures, du ménage, des enfants... Diffusé sur Téva dans le cadre du programme Piquantes, cette "enquête très très spéciale" est aussi hilarante que percutante.
"Ça permet par exemple qu'un jeune homme dans un couple hétéro prenne l'initiative de faire les courses, sans liste", explique Chantal qui "n'hésite pas à aller sur le terrain pour observer son utilisation", précise à son tour la comédienne Nicole Ferroni en voix-off. "Le supermarché, c'est l'épreuve du feu. Elle est décisive pour savoir si le déchargeur, donc le chargeur mental, est viable sur le sujet", poursuit la sexologue.
Dans les rayons, un homme un peu dérouté tente de comprendre les infos "déchargées" par sa femme. Et parfois, il y a des problèmes de compréhension. "Coeur de boeuf", "salade iceberg", ou "petits pots" donnent ainsi lieu à de savoureux quiproquos qui, clairement, sentent le vécu. "On fait notre maximum pour accompagner notre clientèle. Mais bon, quand on est con, on ne peut pas faire de miracle", lance Chantal, résignée.
A un acteur qui implore qu'on débranche le gadget car visiblement submergé par le flot ininterrompu de données qui lui arrivent, elle rétorque habilement : "Non, monsieur. Pour vous, c'est l'expérience d'une journée, pour votre femme, c'est un quotidien". Plus loin, la sexologue conclut : "C'est révolutionnaire, à une condition : que le sujet féminin n'oublie pas de dire au sujet masculin de se brancher. Ça, c'est la charge incompressible."
De quoi rappeler, par l'humour, qu'aujourd'hui en France, 88 % des femmes en couple estiment subir cette charge mentale à domicile. Et qu'à ce jour, aucun appareil futuriste, ni mesure de lutte contre les inégalités dans la gestion du foyer, n'a vraiment réussi à les en soulager.