Mercredi 7 janvier 2015 à Paris, aux alentours de 11h30, la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo, était la cible d'un attentat qui a fait douze morts, parmi lesquels les dessinateurs Cabu, Charb, Wolinski, Tignous et l'économiste Bernard Maris. Face à l'ampleur de l'émotion suscitée par la disparition de ces libres penseurs, le président François Hollande a annoncé dans son allocution prononcée hier soir à l'Élysée que ce mercredi 8 janvier 2015 serait décrétée journée de deuil national en hommage aux « héros » morts au nom de la liberté d'expression.
Mesure exceptionnelle – la cinquième de la Ve République -, la journée de deuil national se traduit par la mise en berne des drapeaux, c'est-à-dire un abaissement à mi-mât sur les édifices, pendant trois jours. Les drapeaux peuvent aussi être remplacés par un voile noir, et les administrations fermées. Prise par décret signé par François Hollande, cette journée de deuil national a été publiée ce jeudi au Journal officiel.
Non codifiées par un article de loi, les modalités de la journée de deuil national avaient été définies par une circulaire le 14 septembre 2001 par le Premier ministre de l'époque Lionel Jospin. Faisant suite aux attentats contre le World Trade Center, cette journée de deuil avait été suivie dans toute l'Union européenne, qui avait demandé aux États membres d'observer trois minutes de silence. Toute activité avait été suspendue à midi : drapeaux en berne, églises sonnant le glas, métros à l'arrêt, programmes de télévision interrompus et rassemblements sur des places publiques.
Lors de son allocution, le président a également annoncé que serait observé « un moment de recueillement dans tous les services publics » ce jeudi à midi. « J'invite toute la population à s'y associer », a-t-il déclaré.
La ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem a également « demandé à l'ensemble des personnels, ainsi qu'à l'ensemble des élèves et étudiants de respecter, jeudi 8 janvier à midi, une minute de silence ».