La congélation des ovocytes est une technique qui permet de préserver la fertilité de la femme par vitrification, une congélation ultrarapide qui, après incubation dans une solution cryoprotectrice, consiste à plonger les ovocytes directement dans l'azote liquide à - 196°C, d'après Dre Françoise Merlet.
En France, le procédé est encore limité aux femmes infertiles ou risquant de le devenir. Sa généralisation fait partie du même projet de loi que la PMA pour toutes, dont le vote ne cesse d'être repoussé, désormais jusqu'au début des vacances d'été si l'on en croit le député Gilles Le Gendre.
"On considère que ce n'est pas une urgence" explique Vanessa Rizk, réalisatrice du documentaire Mère si je veux, quand je veux, produit par Malmö Productions. Le film suit le parcours d'une de ses amies, Claire, alors qu'elle se rend à Barcelone pour entreprendre le processus.
Pour Claire au contraire, il y a urgence. Pas parce qu'elle veut absolument un bébé plus tard, elle n'en est pas sûre, mais plutôt parce que la pression infligée par la société autour de sa maternité biaise ses relations. "Même si l'envie d'enfant n'est pas présente aujourd'hui, elle a l'impression de toujours rechercher un père potentiel lorsqu'elle rencontre quelqu'un. Sa vie est dictée par ce prisme là", explique Vanessa Rizk.
Lasse de cette situation, Claire a décidé d'entamer une procédure de congélation d'ovocytes, et Vanessa a de l'accompagner dans sa démarche, caméra à la main. A travers ce documentaire qui s'annonce intimiste et brut, elles traverseront les étapes de piqûres d'hormones ou de discussions avec des proches, et souhaitent surtout aborder la pression omniprésente relative à ce sujet que les femmes subissent.
"On veut évidemment informer sur la congélation des ovocytes et enlever le caractère tabou qui règne sur le procédé mais aussi libérer la parole des femmes", explique la réalisatrice. "Il y a un réel besoin de parler de maternité et de désir d'enfants."
Elle ajoute qu'aujourd'hui, "la société a changé mais pas l'horloge biologique. On commence à travailler plus tard, on accède à des salaires qui permettent une certaine stabilité plus tard, ce qui fait qu'on fait aussi des enfants plus tard. Sauf qu'à 35 ans, le risque d'infertilité est plus élevé qu'à 25". Les perturbateurs endocriniens viennent aussi ajouter leur grain de sel, et la fertilité baisse chez les deux sexes.
La congélation des ovocytes serait donc un moyen de permettre à des milliers de femmes de vivre leur maternité comme elles le souhaitent. De leur laisser la possibilité d'avoir des enfants plus tard, pas forcément par amour pour leur travail, mais plutôt par envie de trouver la bonne personne avec qui fonder une famille, sans que le sujet soit directement mis sur le tapis.
"On croit à tort que la congélation des ovocytes est pratiquée par des femmes qui veulent privilégier leur carrière, mais la majorité le font car elles n'ont pas de partenaire tel·le qu'elles se le représentent. Et si c'était le cas, elles feraient un bébé immédiatement".
Avec Mère si je veux, quand je veux, on suit le quotidien d'une femme qui fait le choix d'avoir le choix. On se plonge dans un sujet rarement abordé et on découvre des témoignages qui lèvent le voile sur le tabou de l'infertilité et de la maternité dans notre société occidentale. On a envie d'en savoir plus, dès les premières images de la bande-annonce. Et pour permettre de financer la fin du tournage, d'assurer la postproduction du film et d'organiser des projections-débats, on peut participer à la campagne de crowdfunding lancée en ligne.
Mère si je veux, quand je veux, une production Malmö, à retrouver sur Instagram, Facebook et Twitter.