Cette fois-ci, c'est la science qui vous le dit ! Et plus précisément la revue médicale The Lancet Public Health. Si l'on en croit une étude dudit magazine scientifique publiée le 17 juillet dernier, la coupe menstruelle serait aussi sûre et fiable que les tampons et autres serviettes hygiéniques. C'est la première fois qu'un travail scientifique s'étend à ce point sur le sujet.
"1,9 milliard de femmes dans le monde sont en âge d'avoir leurs règles et passent donc en moyenne 65 jours par an à gérer leur flux de sang menstruel. Et pourtant, il n'y a que peu d'études de qualité qui comparent les moyens de protection", a souligné l'une des autrices de l'étude, Penelope Phillips-Howard, professeure à la Liverpool School of Tropical Medicine.
Somme de 43 travaux antérieurs, portant sur un panel de 3 300 femmes, cette étude nous rassure sur quelques points. Primo, l'efficacité anti-fuites des coupes menstruelles est avérée : elles peuvent collecter plus de sang menstruel que des tampons ou des serviettes hygiéniques. Deuxio, elles n'auraient pas d'incidence particulière sur la flore vaginale. Leurs vertus sanitaires n'ont rien d'illusoire.
Ce n'est pas la moindre des qualités des coupes menstruelles, bien connues pour leur attrait économique et écologique. Ainsi, comme le souligne l'étude, la coupe reste 5 à 7% plus chère qu'une boîte de douze serviettes ou tampons. Mais étant lavable et réutilisable pour une durée de dix ans en moyenne, elle se révèle très économique.
A en lire la professeure, la coupe menstruelle séduit et fidélise : 70 % des femmes qui ont déjà utilisé une coupe menstruelle souhaiteraient continuer à le faire.
Cependant, l'étude laisse également planer quelques zones d'ombre. Parmi les profils féminins étudiés, elle dénombre cinq cas de syndromes de choc toxique menstruel, engendrant - entre autres - fièvre et douleurs. Mais si ce risque existe, il n'est pas dit que les utilisatrices de coupes menstruelles y seraient davantage exposées que les adeptes des tampons et serviettes, loin s'en faut. Tout en érigeant la coupe en alternative solide, l'étude n'élude pas les éventuels désagréments qu'elle engendre : un tout petit nombre d'utilisatrices témoignent d'expériences malencontreuses, entre gêne au moment de son retrait, irritations et blessures sur les parois du vagin.
Des incidences minimes si l'on envisage tout ce que l'étude valorise. C'est d'ailleurs ce que mettent en évidence quelques adeptes de la coupe récemment interrogées par la BBC. Elles évoquent certes le temps d'adaptation, parfois laborieux, ce que cela implique au quotidien ("Cela peut être gênant, en particulier lorsque vous n'avez pas d'évier avec de l'eau propre à proximité") mais également l'économie d'argent, et la dimension écoresponsable de l'achat. Et une d'elles de conclure : "c'est tellement pratique et confortable qu'on a l'impression de ne rien porter la plupart du temps. Je recommande vivement [la coupe menstruelle] et j'irais jusqu'à dire que, en cette période d'inquiétude environnementale, cela devrait être un achat déductible des impôts et aussi largement promu que les autres moyens de protection menstruels". Alors n'hésitez pas à ramener la cup à la maison.