Pendant de longues années, les protections périodiques jetables ont eu le "monopole" sur les menstruations des femmes. Difficile alors d'imaginer utiliser autre chose qu'un tampon ou une serviette jetable pendant ses règles, malgré une composition de ces produits bien souvent opaque voire douteuse.
Et si la sonnette d'alarme avait déjà été tirée une première fois en 2016 à ce sujet, une nouvelle analyse menée en février 2019 par 60 Millions de consommateurs enfonçait le clou en révélant à nouveau la présence récurrente du glyphosate et/ou d'un de ses dérivés dans plusieurs produits de grandes marques. De quoi nous donner envie de revoir nos habitudes en matière de menstruations et de s'essayer à de nouvelles protections périodiques, dont la cup menstruelle.
A l'occasion du festival dédié aux menstruations Sang Rancune, qui se tient à Paris ce samedi 16 novembre, la coache de vie féministe Anna Sibaud anime un atelier : "Je passe à la cup le mois prochain". Car pour elle, les avantages de la cup menstruelle sont nombreux.
"Pour les personnes menstruées qui le peuvent, utiliser une cup est hygiénique car elle ne contient ni parfum, ni produits chimiques. Elle est économique (environ 17€ à l'achat pour une durée moyenne de 10 ans) et écologique (un déchet tous les dix ans vs des dizaines de déchets menstruels)", nous explique la coache. Elle poursuit : "Ce que j'aime particulièrement avec la coupe menstruelle que j'utilise depuis 5 ans, c'est son aspect ludique pour moi : j'ai réapprivoisé mes règles et j'admire le fonctionnement auto-nettoyant de mon sexe."
Si l'utilisation de la cup menstruelle s'est largement démocratisée ces dernières années, de nombreuses idées reçues persistent à son sujet. Elle serait difficile à utiliser et demanderait une connaissance approfondie de son corps pour être efficace. "Je constate que l'un des freins peut être la proximité, voire le contrôle, que la cup permet avec notre propre corps", explique Anna Sibaud qui poursuit : "Je trouve qu'il y a une grande injonction contradictoire entre la façon dont le sexe féminin est surexposé et objectifié à tout va aux yeux des autres (principalement des hommes cisgenres hétéros, par exemple dans le porno) et la problématique pour certaines personnes menstruées (des femmes, des femmes trans...) d'observer et de rentrer en contact avec leur propre sexe."
Pour s'essayer à la cup, mieux vaut dans un premier temps s'entraîner chez soi, afin d'éviter une fuite alors que vous vous trouvez en extérieur et apprivoiser sans stress cette nouvelle protection périodique. "Quand j'ai voulu passer à la cup en 2014, j'ai commencé par la tester pendant que j'étais tranquille chez moi, par exemple en journée le week-end, et avec mes "culottes de règles". Ainsi j'ai pu gérer les trois mini-fuites du début tranquillement", nous explique Anna Sibaud.
Seconde astuce : pour insérer ou retirer votre cup, essayez plusieurs méthodes.
Il existe en effet différentes façons de placer ou retirer une cup : l'essentiel est de trouver celle avec laquelle vous êtes la plus à l'aise. "Pour être à l'aise, je me mettais dans la douche pour plier / positionner / retirer / vider ma cup. Plus tard en 2016, un ami m'a donné à relire un article sur la cup dans lequel j'ai appris une nouvelle technique de pliage : au lieu du classique "C", je rentre légèrement l'intérieur du "C" avec mon index, ce qui donne à la cup une forme conique plus facile à insérer."
Enfin, troisième astuce : en extérieur, consultez la plateforme Cyclique - Clean Your Cup, référençant les lieux offrant à leurs client·e·s des toilettes avec un robinet pour plus de confort menstruel. Une façon de vous assurer que vous pourrez vider votre coupe menstruelle sereinement sans avoir à rentrer chez vous.