Strasbourg, Lille, Paris, Marseille, Nantes. Sur les dix plus grandes villes de France, ces cinq-là viennent d'élire une femme à leur tête. Des listes socialistes et écologistes. Un succès pour les unions de gauche mais pas seulement : une véritable victoire pour la parité femmes-hommes, et une première pour la Ve République, rappelle L'Obs.
En détails, on trouve ainsi Anne Hidalgo (PS) a Paris, qui rempile pour un deuxième mandat avec 48,7 % des voix, selon Le Parisien. Élue en 2014, elle succédait à Bertrand Delanoë, aussi maire socialiste. En face, Rachida Dati (LR) et Agnès Buzyn (LREM) s'inclinent avec 34,2 % des scrutins. Du côté de Lille, Martine Aubry échappe de justesse à la porte de sortie, avec une courte avance de 227 bulletins face à son concurrent écologiste Stéphane Baly.
A Nantes, Johanna Rolland (PS) s'est imposée au second tour face à deux femmes, pour son deuxième mandat en alliance avec les écologistes. A Strasbourg, Jeanne Barseghian (EELV) remporte haut la main face au PS et à une alliance de dernière minute entre les candidats LREM et LR. "La vague verte a déferlé", image France Bleu.
En bord de Méditerranée, l'élection fait office de véritable feuilleton. Le fief de la droite depuis 25 ans est en passe d'être conquis par Michèle Rubirola, écologiste et tête de liste du Printemps marseillais, avec huit points d'avance sur son opposante Les Républicains, Martine Vassal.
Une "victoire relative", insiste cependant Michèle Rubirola puisque dans la deuxième ville de France, il faudra patienter jusqu'au 3 juillet, lors d'un troisième tour, pour connaître le nom de la maire, précise France Bleu. Car le verdict dépend des élections dans chaque secteur. Et pour l'instant, si quatre ont été remportés par le Printemps marseillais, trois restent aux mains des Républicains, et un à celles de l'ex-socialiste Samia Ghali.
"C'est une victoire relative pour nous", concède-t-elle, "mais c'est une défaite pour la droite." Elle explique que "le scrutin ne nous livre pas un verdict clair" mais "sans doute faut-il y voir les derniers signes de résistance d'un système que la majorité des Marseillais ont rejeté", ajoute-t-elle. "La droite n'est plus en mesure de gouverner", lance-t-elle, dénonçant un "système électoral par secteurs qui est un contresens démocratique".
A Besançon, Anne Vignot, candidate écologiste d'une coalition de gauche a conquis la mairie, jusqu'ici tenue par des hommes. Même résultat inédit pour Poitiers avec Léonore Moncond'huy (EELV), Biarritz avec Maider Arosteguy (LR), Périgueux avec Delphine Labails (PS) ou encore Quimper avec Isabelle Assih à la tête d'une liste d'union PS-PCF-PRG, rapporte Franceinfo.
Des victoires dont s'est réjouie Laurence Rossignol, sénatrice et ex-ministre des Droits des femmes : "Déjà Nantes, Rennes, Paris, Lille étaient dirigées par des femmes à la tête d'équipe de gauche et écologistes. Quels beaux renforts que Besançon, Strasbourg et Marseille." Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, a elle aussi félicité les vainqueures d'un sobre : "bravo mesdames !".