On aurait pu penser que la morosité économique ralentirait le désir de maternité des Françaises. Il n’est est rien. Comme le révèle le dernier recensement de l’Ined (Institut national d’études démographiques), la natalité en France métropolitaine est stable en 2012 (792 000 naissances, contre 793 000 en 2011), à l’instar de la fécondité qui s’est maintenue à deux enfants par femme. Pourtant, dans la plupart des pays développés, l’incertitude suscitée par la crise économique et la montée du chômage a entraîné une baisse de la fécondité. C’est notamment le cas aux États-Unis, où l’indicateur de fécondité qui atteignait 2,12 enfants par femme en 2007, au début de la crise, n’affichait plus que 1,89 en 2011. « La crise économique a arrêté le mouvement de naissances dans de nombreux pays », confirme d’ailleurs Gilles Pison de l’Ined.
La France échapperait-elle à ce phénomène général ? Gilles Pison répond par l’affirmative. « Si elle a freiné la hausse du nombre de naissances, la crise n’a pas provoqué de baisse », analyse-t-il. Et d’ajouter : « Il y a eu une stabilisation ». Toutefois, cette tendance en cache une autre. Celle, depuis 35 ans, à avoir ses enfants de plus en plus tard. Ainsi, les femmes ayant accouché en 2012 avaient 30,1 ans en moyenne. En effet, alors que depuis 1970, la fécondité des femmes de plus de 30 ans continue d’augmenter, depuis 2010, elle diminue chez celles n’ayant pas atteint cet âge charnièer. « En 2011 et 2012, ces dernières ont remis à plus tard le fait d’avoir des enfants, en raison des incertitudes liées à la crise et au chômage ».
La peur de l’avenir a donc tout de même provoqué un léger recul de la fécondité chez les femmes de moins de 30 ans, bien que ce dernier soit largement compensé par la hausse ininterrompue de la fécondité après 30 ans. « Sans le ralentissement dû à la crise, les naissances auraient été plus nombreuses en 2011 et 2012 et l’indicateur de fécondité de la France métropolitaine aurait pu dépasser le seuil de deux enfants par femme », concède d’ailleurs Gilles Pison, envisageant que ces naissances puissent être « récupérées en sortie de crise ».
À noter qu’au 1er janvier 2013, la population de la France métropolitaine est estimée à 63,7 millions d’habitants auxquels s’ajoutent 2,1 millions d’habitants des départements d’outre-mer, soit un total de 65,8 millions.
Le taux de fécondité toujours en hausse
Fécondité et espérance de vie en augmentation dans l'Union européenne
Plus de mariages et plus de bébés : la famille française au top
Espérance de vie : le grand écart entre les cadres et les ouvriers