Les indicateurs de la démographie française, publiés mardi par l’Institut national de la statistique et des études démographiques (Insee) sont au beau fixe. Au 1er janvier 2012, la France métropolitaine et les départements d'Outre-mer comptaient très exactement 65.350.000 habitants, selon les données du recensement, soit 349.000 personnes de plus qu'un an auparavant. Un chiffre qui place la France à la deuxième place (derrière l’Allemagne) dans le classement des pays de l’Union européenne en taille de population. Cette croissance démographique, elle la doit essentiellement à son solde naturel positif : 2011 a compté 827.000 naissances contre 555.000 décès. Le solde migratoire, soit la différence entre les arrivées et les départs du territoire, n’est que de 77.0000 personnes.
C’est bien la fécondité de la population française qui constitue l’une des clés de cette croissance. Les Français ont continué à faire beaucoup de bébés l’an dernier, en dépit de la crise. Le taux de fécondité s’est maintenu au-dessus de la barre des deux enfants par femme pour la quatrième année consécutive. A 2,01, il est toutefois en léger repli par rapport à 2010, où il avait atteint son plus haut niveau depuis la fin du baby-boom (à 2,03). Pascale Breuil, chef de l'unité des études démographiques de l'Insee, a expliqué en conférence de presse cette petite baisse du nombre de naissance par le faible recul de la fécondité et par la diminution du nombre de femmes en âge d'avoir des enfants. La France se situe « dans le peloton de tête » de la fécondité dans l’Union européenne, juste derrière l’Irlande, mais est en passe d’être rattrapée par le Royaume-Uni. Les pays du Nord ont une fécondité plus importante que les pays du Sud.
« La politique familiale française, qui permet aux femmes d'avoir des enfants et de continuer de travailler grâce à l'existence de structures de garde, est une des raisons de la forte natalité française », selon Pascale Breuil, qui invoque aussi « l’histoire démographique de la France ». En effet, aujourd’hui « les générations en âge d’avoir des enfants sont relativement nombreuses car leurs parents appartenaient aux classes nombreuses du baby-boom », explique-t-elle. Toutefois, le vieillissement de ces classes nombreuses « va mécaniquement augmenter le nombre de décès ». L’institut prévoit donc un ralentissement progressif de la croissance démographique en France dans les trente années à venir.
Enfin, l’espérance de vie a continué d'augmenter l'an dernier. Elle atteint 84,8 ans pour les femmes, avec un gain d’un mois, et de 78,2 ans pour les hommes, avec un gain de deux mois. La France fait partie des pays d'Europe où les femmes vivent le plus longtemps, avec l'Espagne et l'Italie, mais elle ne se situe que dans la moyenne pour les hommes.
Voir le bilan démographique 2011 de l’Insee
Elodie Vergelati
(Sources : AFP)
Crédit photo : Fuse
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