Libres ! Pauline Hillier, Joséphine Markmann et Marguerite Stern, les trois militantes féministes ont finalement été relâchées dans la nuit de mercredi à jeudi par les autorités tunisiennes. Libérées de la prison pour femmes de Manouba, où elles étaient détenues depuis près d'un mois, vers 1 heure du matin, elles ont été conduites à l'aéroport international de Tunis-Carthage après un bref passage au ministère de l'Intérieur pour régler les détails de leur retour. Elles sont arrivées à l'aéroport d'Orly ce jeudi vers 11h30 et ont été accueillies par la porte-parole des Femen en France, Inna Shevchenko, ainsi que par l'un de leurs avocats, Patrick Klugman.
Si elles n'ont fait aucune déclaration à la presse, d'autres militantes Femen ont toutefois relaté aux journalistes leur arrivée sur le sol français : « On les a accueillies, on les a prises dans nos bras. Elles ont l'air fatigué mais elles sont là, c'est l'essentiel », a ainsi expliqué l'une des militantes féministes, Sarah Constantin à Libération.
Arrêtées pour avoir, le 29 mai dernier, manifesté toute poitrine dehors devant le ministère de la Justice tunisienne en soutien à Amina Sbouï, elles avaient été condamnées en première instance à 4 mois de prison ferme, avant que leur peine ne soit allégée en sursis lors du procès en appel.
C'est donc contre toute attente que les trois Femen ont pu rejoindre la capitale française, ce jeudi matin, alors que rien jusqu'ici ne laissait entendre que les autorités tunisiennes avaient l'intention de les libérer. Leurs avocats, Patrick Klugman et Ivan Terel, ont accueilli la nouvelle avec joie : « C'est un immense bonheur d'avoir plaidé en Tunisie pour la liberté des Femen et d'avoir été entendus », ont-ils indiqué à l'AFP.
Après cet heureux épilogue de leur aventure tunisienne, les Femen ne comptent pas s'arrêter là, et réclament toujours la libération de la Femen tunisienne Amina Sbouï : « On a gagné une partie du combat, mais tant qu'Amina ne sera pas sortie de prison, on continuera à se battre », a ainsi commenté Sarah Constantin. La sextrémiste tunisienne, en détention depuis le 19 mai, a été arrêtée après avoir peint le mot « Femen » sur le muret d'un cimetière musulman pour protester contre un rassemblement salafiste. Toujours dans l'attente de son procès, Amina encourt deux ans de prison pour profanation de sépulture, et six mois de prison pour atteinte aux bonnes mœurs.